C’est un commerçant en habillement à Chartres 30, rue du Soleil d’Or dans les années 1934/1936 jusqu’en 1980.
Il est né le 06 Novembre 1897 à Pampelune (Espagne) Pays basque espagnol,
et a été naturalisé français le 14 Mai 1930.
Selon un témoignage recueilli par M. Jean WAQUET (Directeur des archives départementales d’Eure et Loir) repris dans un procès-verbal de séance du comité d’histoire de la libération en Eure et Loir le 05 Février 1945 portant sur la période 1944-1952, et classé au Fonds de la commission d’histoire de l’occupation et de la libération de la France (18 J 2),
le document indique :
“Dès les premiers temps de l’occupation, en 1940, M. ABAD réunit un petit groupe destiné à
combattre de diverses façons.
Ce groupe comprend :
– M. Maurice MALLEVILLE (jardinier à Chartres),
– M. ALLUYES (mauvaise orthographe, il s’agit de ALLOUIS) instituteur à Jouy,
– M. Paul COCHARD (Office des pommes de terre),
– Melle Josette LEMONNIER (employée à la Préfecture – Services vétérinaires), devenue
plus tard Mme Paul COCHARD.
– M. MESNIL (boucher à Lucé) qui remplit les fonctions de secrétaire de la mairie de
Chartres, après l’arrestation du secrétaire, M. DOURY, par les allemands,
– Plus tard le général DELALANDE.
Ce groupe essaie d’entrer en contact avec la prison de Chartres (remonter le moral des
prisonniers des allemands, leur faire passer des lettres, soigner leur alimentation). Il trouve pour cela le concours du gardien de prison VALLEE et aussi du sous-directeur économe et d’un autre fonctionnaire de la prison. Le gardien chef était au courant et se borna à ne pas faire de difficultés.
En outre, le groupe s’occupe d’éviter les départs en Allemagne :
– d’une part en luttant contre la propagande officielle en faveur de ces départs,
– d’autre part en fabriquant des fausses cartes d’identité, de faux papiers militaires.
M. ABAD cache les premiers prisonniers évadés.
Vers l’été 1943, M. ABAD, pressenti par M. ALLOUIS, adhère à Chartres, à l’organisation « Front National ». Cette organisation diffuse à Chartres le journal « Le Patriote », dans lequel M. ABAD rédige des articles.
Puis il restreint son activité au Front National ; mais il continuera jusqu’en mai 1944 à entreposer les tracts de cette organisation.
A partir du début de 1944, M. ABAD est également en rapport avec le mouvement « Libération ».
Vers cette époque, il cherche à réunir une organisation départementale de résistance, d’une part sur le plan civil (des réunions ont lieu chez lui à ce sujet), d’autre part sur le plan militaire : mais les deux essais échouent.
Gravement malade en mai 1944, M. ABAD doit quitter Chartres pour la campagne et abandonner
ainsi, à la veille de la libération, l’activité qu’il avait consacrée depuis les premiers jours de l’occupation.
Il est décédé à Chartres le 09 Décembre 1985.