BERTOTTO Jean

Il est né en 1919.

Le 14 août 1944, trois jours après le massacre de Neuville-les-Bois, un aviateur en détresse se jette en parachute au-dessus du fonds de Majainville.

Deux hommes l’ont vu tomber : Jean BERTOTTO, employé à la ferme BETRON, et son ami Gaston GUIOT, de la fonderie de Saulnières.

Jean vient de la région parisienne, il s’est réfugié à Saulnières où sa mère, veuve, remariée à M. QUERRON, tient un café-auberge. Jean est marié. Deux mois plus tôt, à Crécy-Couvé, son épouse a mis au monde un petit Jean-Pierre. Gaston, d’un an plus jeune, marié lui aussi, loge chez les QUERRON.

Avec son copain Jean, il fait souvent des balades à vélo. Des moments agréables, même si la chaîne du vélo de Gaston n’arrête pas de sauter. Ce dimanche 14 août, ironie du destin, Gaston a pris le vélo de sa femme.

Les deux hommes décident rapidement d’aller secourir l’aviateur. Ils récupèrent des effets civils et foncent vers le bois de Majainville. Retrouver cet ami libérateur, l’aider à se cacher, dans le bois, dans une ferme proche… Ils verront bien. Et puis, les Américains ne sont plus très loin maintenant… De fait, des éléments de la 3e armée du général PATTON seront là le lendemain, 15 août.

Mais, les Allemands, stationnés non loin de là, ont eux aussi vu tomber le parachutiste. Alors qu’ils arrivent sur le point de chute, Jean et Gaston sont surpris par l’arrivée d’un side-car qui ouvre le feu. Les balles sifflent. Les deux hommes s’efforcent d’échapper à leurs poursuivants. Ils s’enfuient en direction des Bretonnières. Gaston passe à la hauteur de la ferme de Marcel ALLEAUME. Là, il jette son vélo dans les ronces et se cache dans une grange en ruines.

Les Allemands ne l’ont pas vu et, ce jour là, la chaîne n’a pas sauté : il est sauvé.

Jean BERTOTTO, lui, n’atteint pas la ferme. La patrouille l’a rattrapé. Brutalisé, il est ramené jusqu’au fonds de Majainville. Là, les Allemands l’exécutent sommairement et dissimulent le corps. Le soir même, les troupes d’occupation quittent la région.

Le lendemain, Jeanne QUERRON cherche son fils partout.

Jean est finalement retrouvé sous des gerbes de blé. Il porte des traces de balles au côté et dans la tête.

Il est enterré à Saulnières le 18 août.

En 1945, le corps de Jean est exhumé et transféré au cimetière de Montreuil où il repose aux côtés de son beau-frère, Alfred PALACIO, tombé pendant les combats de la libération de Paris le 19 août 1944, à l’âge de 22 ans.

SOURCE texte et photo : ARMREL

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