L’abbé Pierre Mary Henri Jules Brechemier est en poste à l’église de la Puisaye durant l’occupation.
Il est né le 28 septembre 1911 à Chartres .
Son père Henri a eu 3 fils tous mobilisés durant la seconde guerre mondiale. Deux de ses fils ont disparu dans le conflit, sans doute morts au combat.
Julia, la femme de Henri Brechemier, est très affectée par cette double disparition et pousse son dernier fils à entrer dans les ordres bien que cette vocation ne soit pas celle de Pierre.
En 1943-44 le presbytère de la Puisaye où habite l’abbé Brechemier accueille plusieurs personnes tantôt réfugiées, tantôt recherchées par les Allemands. Des fermes amies du prêtre les logent clandestinement sous des faux noms.
Il y a là la famille d’Albert THORAIN (dont Julia Brechemier est la sœur) en provenance d’Orléans et notamment Yvette Thorain fille d’Albert et mère célibataire de Marcelle qui épousera plus tard Mr Dorval. Il y a aussi deux fillettes ; Evelyne 8 mois et sa sœur Simone 9 ans toutes deux filles également d’Albert Thorain en provenance de Brest bombardée.
Il y a aussi les parents de l’abbé soit, Julia sa mère, décédée en 1944 et Henri son père.
En outre, des personnes plus ou moins clandestines habitent ici sou la responsabilité de l’abbé Brechemier :
-Jacques Grand, un jeune homme de 17 ans placé là par ses parents chartrains pour l’éloigner de l’aérodrome de Champhol où il avait l’habitude de démonter et voler des cadrans de vol des avions allemands.
– L’abbé Krier de Luigny (voir fiche) recherché par la Gestapo de la région sud du Perche pour son soutien aux maquisards de Beaumont les Autels.
– Georges Crémieux, 15 ans dont les parents parisiens ont été déportés et exécutés à Auschwitz
et qui veut intégrer la résistance locale pour se battre. Il est logé comme l’abbé Krier chez Avisse dans un petite ferme proche de l’église.
L’abbé Brechemier est en contact avec le maquis de la Ferté Vidame et connait bien les familles résistantes du secteur (Thibault, Le Noc, et autres). Il est aussi en rapport avec l’abbé Corre de Senonches qui est quasiment agent de liaison de la résistance locale, mission facilitée par son statut d’ecclésiastique blessé en 14-18 et pouvant circuler à moto dans la région malgré un bras handicapé.
Autre contact : celui de Jean Ratisbonne dont le manoir de La Puisaye est occupé par les Allemands et qui sert de boite à lettre aux maquisards.
Dans le presbytère et dans le clocher de La Puisaye, on y cache les armes reçues du parachutage de Digny en juillet et celles des parachutages de La Saucelle (la Pommeraie) en juin et juillet 44.
Les armes sont conduites clandestinement ensuite par petits stocks à vélo ou en carriole attelée par Crémieux (voir fiche) et l’abbé Brechemier.
Pour se prémunir contre les bombardements US de 1944, une tranchée abri a été creusée dans le jardin et accueille tout ce monde lorsque c’est nécessaire.
Pierre Brechemier essaie aussi d’animer les jeunes gens des villages alentour avec la création d’un club de foot: le club St Jean (du nom de la Paroisse). Il crée aussi un regroupement du type Jeunesse agricole chrétienne aux multiples activités. Ces contacts lui permettent une source d’information cruciale sur les activités allemandes de la région.
A la fin de la guerre il quittera les ordres pour vivre avec Yvette Thorain loin de La Puisaye.
Il est décédé le 10 aout 1996 à Antibes