Né le 20 novembre 1896 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé comme otage le 12 mai 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; trésorier du syndicat CGT des marins de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; militant communiste ; résistant.
Né dans une famille de marins, Pierre Corniou choisit lui aussi cette profession. D’abord mousse et terre-neuvas, il s’engagea à dix-huit ans et participa à la Première Guerre mondiale dans les sous-marins. En 1919, il revint à la marine marchande et accéda au grade de lieutenant. Militant dans les syndicats d’inscrits maritimes, il fonda à Rouen un syndicat des officiers de la marine marchande. Pendant la guerre d’Espagne, Pierre Corniou s’engagea aux côtés des Républicains, naviguant sur un bateau de la compagnie France Navigation qui leur livrait à Bilbao armes et munitions.
Trésorier du syndicat CGT des marins de Rouen en 1939, Pierre Corniou fut responsable syndical illégal en 1939-1940. Le 20 janvier 1941, avec deux autres marins communistes, Joseph Le Guenedal et Camille Porché, il s’empara d’un stock d’armes et de munitions entreposé dans un hangar du port de Rouen et le déposa 61 rue Cauchoise à Rouen. Cette adresse était celle du foyer de Joseph Le Guénédal qui comportait une cave. Ce stock fut livré au Parti communiste pour l’Organisation spéciale (OS), groupes armés précurseurs des FTPF.
Les trois marins furent arrêtés le 10 septembre 1941 et torturés par les Allemands. Ces derniers fusillèrent Joseph Le Guénédal et Camille Porché au stand de tir du Madrillet et Pierre Corniou, le 12 mai 1942, à Suresnes au Mont-Valérien.
Pierre Corniou était membre du Parti communiste.
(Source : UD-CGT Seine maritime et Maitron des fusillés)
Anny , une des filles du couple apporte de nouvelles informations sur ce drame familial. Sa mère apprendra le décès de son mari par les Allemands lui demandant de retirer son corps. Marie Hélène Lefaucheux avec le COSOR lui facilité les démarches et lui transmet des informations sur les circonstances du décès. L’abbé Franz Stock qui officie auprès des condamnés à mort dans les prisons parisiennes sera le lien ultime entre Pierre et Anna après que les rares visites autorisées à Fresnes ne soient plus possibles.
Après l’exécution de son mari, Anna, son épouse impliquée également dans la Résistance locale, est obligée de fuir la région rouennaise où habite et milite la famille en lien avec le parti communiste.
Le 2 mai 1944 à 2 heures du matin Anna Corniou quitte précipitemment son domicile avec ses 4 enfants pour une destination inconnue. Marie Hélène LEFAUCHEUX née Postel-Vinay, épouse de Pierre ( futur directeur des Usines Renault) , résistante comme son mari et affilliés à l’O.C.M., est venue d’urgence déménager la famille Corniou, ayant eu vent d’une arrestation imminente. Ce contact résulte des liens qui se sont créés après l’exécution de Pierre Corniou alors que Madame Lefaucheux gérait une organisation de secours aux familles de fusillés: le comité des oeuvres sociales de la résistance (COSOR).Plusieurs courriers conservés dans la famille attestent le soutien de M.H.Lefaucheux ,y compris un soutien financier, à cette famille.
C’est ainsi que la famille se trouve à la Faiencerie, hameau de Beaumont les Autels dans la propriété de Elzéard De Layre , baron et père d’Antoine futur chef du maquis Antoine.
La famille Corniou est logée chez Xavier Paziot le garde forestier du domaine, domicilié avec sa famille à la Bouillante, une maison forestière que l’on gagne après avoir traversé l’Ozanne, une petite rivière et avoir donné le mot de passe à Marie Paziot la femme du garde.
Passé ce contrôle il faut continuer sur 2,5 km à travers bois pour rejoindre le campement du maquis local. Durant son séjour en Eure et loir, Anna Corniou sera témoin de contacts entre un soldat allemand et sa soeur Jeannine qui récupérait ainsi des informations probablement transmises au maquis. Cette “fréquentation” fût suspecte à la libération et la plaçat en position d’être tondue ce qui ne se déoulera pas.
La famille Corniou retrouvera la région rouennaise après la guerre.