Né le : 07.05.1916
à : Zurich (Suisse)
Domicilié : 15, rue Boisnod – Paris 18ème
Profession : peintre en bâtiment et en décoration
Front national
Interné suivant un arrêté de la Préfecture de Police Paris en date du ?
Arrêté le : 18.07.1941 à la station de métro parisienne “Marcadet-Poissonniers”
Arrivé à Voves le : 23.11.1943 en provenance de Rouillé (Vienne)
Parti de Voves : le 06.05.1944 en s’évadant par le tunnel
Bien que né à Zurich, Henri Crotti est de nationalité italienne
En 1934 il est impliqué dans une manifestation rue du Bois à Asnières (Hauts-de-Seine), dont il est l’un des organisateurs et de la bagarre entre militants fascistes et antifascistes qui s’ensuit.
Il est condamné le 03.07.1935 à six mois de prison (par défaut) par la 18ème chambre correctionnelle. Il dément formellement avoir été en relation avec la secrétaire du militant communiste Montmousseau. Sa peine est amnistiée avec la victoire du Front populaire en 1936.
Un arrêté d’expulsion en date du 12.01.1939 le concernant ne lui sera jamais notifié.
En septembre 1939, Henri Crotti s’engage dans la Légion étrangère, mais possédant la nationalité italienne, il ne sera appelé qu’après la déclaration de guerre de l’Italie à la France le 10.06.1940.
Arrêté le 18.07.1941 à la station de matro “Marcadet-Poissonniers” par les services de la Préfectue de Police, sur avis des autorités d’occupation, Henri Crotti est accusé de sympathie et d’activités communistes. Après six journées d’interrogatoires, il est relâché, devant pointer tous les deux jours à la préfecture. Il est de nouveau arrêté lors d’un pointage.
Il est conduit au centre des Tourelles (Paris). Le 22.11.1941 il fait l’objet d’une demande d’éloignement émanant de la direction étant considéré comme l’un des meneurs d’un mouvement de refus de travail. L’intéressé précise “refus de la nourriture infecte. Le travail n’existant pas aux Tourelles. Ceci permettra la découverte d’un trafic au profit de membres du personnel”. Il est dirigé sur Rouillé (Vienne) en décembre 1942.
Henri Crotti est transféré à Voves le 23.11.1943. Les 115 arrivantys sont considérés comme dangereux.
A Voves immatriculé 1874, il est détenu dans la baraque 8.
Il devient le responsable politique des détenus étrangers. Il prend une part active aux organisations et concerts du théâtre, de la chorale On disait de lui : “la voix d’or”.
Dans la nuit du 05 au 06.05.1944, il est le dernier des 42 évadés à sortir du tunnel avec pour mission de refermer le trou à l’aide d’une plaque.
Il devient alors “Pierre Gauthier”, ouvrier agricole.
Une ferme abandonnée puis une maison à Prasville (commune du canton de Voves) sont les deux premières planques d’Henri Crotti avant qu’il ne rejoigne Paris par le train.
Après être resté caché 8 à 10 jours, un responsable du parti communiste l’envoie en région PR9 regroupant les départements de la Vienne, des Deux-Sèvres, une partie des Charente et de la Vendée où il reprend contact avec le Front national et les groupements FTPF.
Il devient Roger Rénier responsable de “l’appareil technique à la propagande” (machines à écrire et papiers ; réalisation et diffusion de tracts, affichettes et journaux ; transports d’armes et de munitions). Poste occupé jusqu’à environ un mois après le débarquement de Normandie.
Avec ce poste de responsable technique, Henri Crotti est le numéro trois de la région, sous les ordres de Jean-Louis Namy évadé du camp de Voves le 31.01.1944, qui était le premier responsable de la région. A la libération de la région, ces activités sont passées sous l’autorité des militaires.
Henri Crotti prend part à la libération de Poitiers.
Il restera trois ans dans le département des deux-Sèvres.
Le titre d”Interné politique” a été attribué à Henri Crotti alors que celui d”évadé” lui a été refusé.
En 2009, Henri Crotti reçoit la médaille de vermeil de la Ville Paris lors d’une réception à l’Hôtel de ville.
Décédé le 22.07.2013 à Hôpital Saint Antoine Paris 12ème
Source : Comité du Souvenir de Voves