Il est né le 30 avril 1892 à Chéronvilliers.
C’est un coureur cycliste connu à Chartres où il anime un club de vélos chartrains en tant que commerçant établi.
Négociant en cycles, André Gagnon fut candidat socialiste SFIO en octobre 1937 au conseil général dans le canton de Chartres-Nord (Eure-et-Loir).
Désigné comme otage par le maire de Chartres en 1940, il prend la fuite après avoir enfoui ses deux fusils de chasse dans le jardin enveloppés dans des chambres à air.
De retour, il reprend ses activités de négociant en vélos et doit livrer ses produits aux Allemands.
Durant l’occupation il prend contact avec plusieurs sportifs du département qui partagent son goût pour le vélo. Il évalue les sentiments patriotiques de chacun et repère les premiers regroupements et les réseaux d’amitiés dans la campagne.
Sollicité par deux soldats français évadés qui veulent des faux papiers en août 42, il prend contact avec le commissaire Charles Porte et obtient satisfaction. Ce contact va souder les deux hommes et Porte sollicite Gagnon pour le repérage des terrains de parachutages à la demande de Jean Moulin via Jean Ayral son délégué en zone Nord.
Il va s’engager de plus en plus notamment lorsqu’on lui confie la responsabilité de rechercher et de proposer à l’homologation des terrains de parachutages destinés à recevoir hommes et matériels (terrains Homo et Arma)sous la direction de Jean Ayral puis de Paul Schmidt. Jean Moulin approuve cette nomination le 24 avril 1943 après le succès de l’opération Bison, c’est à dire le premier parachutage en Eure et Loir à Meslay le Grenet (2 hommes et 11 containers et paquets) le 24 mars 1943, parachutage qui fût préparé par Gagnon, Porte, et Manceau.
Un autre terrain est homologué sous le nom de “Ane” à Clévilliers.
Les ordres de Londres, concernant les parachutages sont très précis : le matériel est réservé à l’armée secrète gaulliste qui le stocke en attendant la libération par le débarquement des forces alliées. Cette consigne sera appliquée malgré les difficultés liées à la présence active d’autres groupes de résistants proches du parti communiste et qui sont dépourvus d’armes. Des conflits d’attribution existeront parfois car le réseau d’André Gagnon est lié à Libération Nord essentiellement constitué de socialistes.
Toutefois les terrains homologués par Londres pour l’Eure et loir seront utilisés par plusieurs organismes siégeant en Angleterre : BCRA, SOE, France Maquis, IS, et services spéciaux américains.
Malgré toutes les difficultés du fait des conflits entre les groupes de résistants et de l’infiltration par des agents allemands lors des parachutages, la mission d’André Gagnon aboutira à fournir en nombre le matériel nécessaire à l’action clandestine dans une organisation remarquable.
Résistant, membre du Comité départemental de Libération d’Eure-et-Loir, André Gagnon fut élu maire de Chartres en avril-mai 1945, puis conseiller général du canton de Chartres-Nord en octobre suivant. Il fut désigné vice-président de l’assemblée départementale. Il devint alors membre de la direction de la Fédération des élus municipaux et cantonaux socialistes en 1945-1946.
André Gagnon, titulaire de la Croix de guerre et de la médaille de la Résistance, était chevalier de la Légion d’honneur.