Le Secteur Nord

Vue aérienne de La distillerie des Chaises à Clévilliers.

Ce groupe de résistants est un cas à part dans le paysage clandestin de l’Occupation.

Fondé par Jules DIVERS, sujet d’origine belge, il comprend des caractéristiques spécifiques particulièrement adaptées à la fois à la période et à la géographie des lieux sur lesquels il exerce une pression puissante contre l’ennemi allemand.

Ce groupe est créé dès 1940 sous le nom de “Secteur Nord” et n’est affilié à aucune organisation nationale de résistance même si les contacts avec Libération Nord et le commandant départemental Sinclair (Maurice CLAVEL) sont fréquents et partagent ainsi la logistique.

Il repose sur 41 communes regroupées en 7 zones géographiques sur lesquelles a été nommé un officier ou un sous officier. Chacun dispose de 15 à 50 hommes selon les zones ce qui porte le total des résistants à environ 450 hommes en poste le jour du débarquement.

En cela, il constitue l’un des deux plus importants(avec celui des FTP de Beauce-Sud) de toute l’Eure et Loir.

Jules DIVERS sera très soucieux de son indépendance vis à vis des autres groupes et maquis ce qui, très probablement, le mettra à l’abri des tentatives d’infiltration allemande et des risques de trahison. Ainsi, il refusera tout net d’entrer en relation avec Roland FARJON sur la demande de Sinclair et de coordonner son activité avec un officier qu’il ne connait pas.

Carte originale du réseau, dessinée par Jules Divers

La zone d’activité de ce groupe s’étend de Maintenon à Châteauneuf en Thymerais le long d’une route( baptisée “la route à Jules” par les résistants) pour l’axe Est-Ouest et du sud de Dreux au nord de Chartres pour l’axe Nord-Sud.

C’est donc au centre du département que le groupe des Chaises va s’illustrer en agissant sur les deux voies principales qui traversent l’Eure et Loir et qui sont très fréquentées par les convois allemands.

LES GROUPES DE COMBATTANTS

Tous ces résistants sont combattants et exercent parfois des missions d’agents de liaison, de renseignements ou de récupération d’aviateurs, franchissant parfois les lignes de sécurité imposées par l’action clandestine. (Voir, à ce sujet, la rubrique récupérations d’aviateurs dans Les Lieux symboliques et surtout dans la rubrique Conférences dans Interventions avec celle du 21 janvier 2023 sur l’infiltration des réseaux.)

Au groupe des Chaises, on ne relève pas de noms de guerre pour les résistants, c’est une tradition qui n’est pas de mise. Pourtant, chacun est titulaire de sa vraie carte d’identité et est connu dans son village où il exerce sa profession civile à la ferme ou dans un commerce ou une administration locale. On s’appelle par son vrai nom et on est en règle avec les autorités françaises ou allemandes mis à part les jeunes réfractaires au STO qui sont souvent exfiltrés dans d’autres villages ou d’autres région par sécurité pour eux et leurs familles qui subissent les enquêtes et les contrôles policiers.

Le modèle d’organisation de chaque sous-groupe est de nature militaire:

  • – un quartier général avec poste de commandement d’une trentaine d’hommes et femmes autour du chef Jules DIVERS.
  • – 6 sous-groupes sous le commandement de 6 officiers ayant une expérience militaire sur une zone géographique déterminée à l’avance.
  • – à l’intérieur de chaque sous groupe on retrouve, mais pas toujours, des grades : lieutenant, caporal, aspirant, etc… qui détermine une hiérarchie entre les résistants.

Liste des sous-groupes et leurs activités ( 250 hommes affectés dans les sections et 200 hommes détachés sur d’autres maquis.) :

Section de commandement : chef, Jules DIVERS sur les communes de Clévilliers, Theuvy-Achères, Challet, St. Germain la Gâtine, Ecublé et 34 hommes et femmes. Cette section organise la résistance sur tous le périmètre des Chaises avec stockage des armes à la distillerie de betteraves travaillant pour les Allemands et dont le directeur est le chef du groupe des Chaises.

Outre les contacts entre les sous-groupes et l’approvisionnement en armes, la section participe aux parachutages et à l’action militaire.

Section sous-lieutenant Etienne LEGRAND sur les communes de Berchères la Maingot, Poisvilliers, Lèves, St Piat, St Prest et 50 hommes.

Section des frères HAMELIN sous-lieutenants sur 10 communes : Serazereux, Bouglainval, Maintenon, Ormoy, Chandelles, Lormaye, Coulombs Villiers le Morhier, Nogent le Roi et 23 hommes. Une sous-section est organisée à Maintenon (chef FERMINE) et à Nogent le Roi (Chef VALLET Maurice) . Cette section sera démembrée en juin 44 par envoi des hommes renforcer les maquis de Bourg-l’Abbé et Saulnières.

Section du sous-lieutenant Maurice HEBERT sur les communes de Gironville, Tremblay le Vicomte, Boullaye-Mivoie, Marville-Moutiers-Brûlé et 15 hommes.

Section du lieutenant BONNIN sur 6 communes : Boullay les deux églises, Chêne Chenu, Aunay/Crécy, Tréon, St Sauveur-Levasville, Marville les bois, et 21 hommes.

Section du lieutenant Georges CHARREAU (mort à l’ennemi) puis Adjudant Lasne sur 6 communes : Fresnay le Gilmert, Verigny, Briconville, Bailleau l’Evèque, Dangers, Mittainvilliers et 24 hommes.

Section du sous-lieutenant Charles BAZILLE sur 5 communes : Châteauneuf en Thymerais, Sainte Maixme Hauterive, Ardelles, St Jean de Rebervilliers et 42 hommes.

LES RAPPORTS MILITAIRES DES SECTIONS

Les rapports des sections au commandement général du groupe des Chaises ont fait l’objet d’une synthèse détallée rédigée par Jules DIVERS qui fût remise à Maurice CLAVEL (Sinclair) et à la subdivision militaire départementale de contrôle en septembre 1944.

Les éléments rapportés dans cet article proviennent de ce rapport.

Section de commandement :

Outre l’animation générale des sections, la direction des Chaises participe aux opérations militaires sur sa zone géographique dédiée.

Dès 1940, le garde BOUILLIE récupère les armes abandonnées par les soldats français dans les bois de Théléville. Dix résistants sont armés à cette date. En 1941 débute les sabotage de wagons en gare (Clévilliers, Theuvy-Achères, Saint Sauveur) par introduction de mâchefer dans les étoupes à graisse. Cela se poursuit en 1942 avec en sus percement des planchers de wagons pour que les céréales partant en Allemagne s’épandent sur les voies.

Les premiers journaux clandestins sont diffusés et les réfractaires à la réquisition pris en charge. Un premier avion Lysander, en provenance de Londres, est accueilli par Pierre CHANTARD. Les contacts avec le NAP s’organisent.

Jules DIVERS est Nommé capitaine et reçoit le grade d’agent P2 de première classe.

1943 : premiers parachutages d’armes réceptionnés par Max LEBOIS, Paul ROUGEAUX, PASQUIER et SEGUIN en mars et aout. Les armes sont distribuées à Paris, Berchères les Pierres et Maintenon. Le parc à fourrage de Theuvy est incendié. améliorations des liaisons inter-groupes de résistants, faux papiers et renseignements militaires.

Premier juin 1944, le groupe des Chaises est au complet et les armes sont distribuées aux centaines de combattants. Un camion d’armes allemandes est enlevé à Chevannes par les frères LODI et DIVERS, un autre à Boisville la Saint Père par CONFAIS, LEDOUX et LETORIOLLEC.

Réception de plusieurs parachutages : Crucey, Fermaincourt, St Denis les Ponts, Denonville. Deux tentatives échouent à Clévilliers et Chène Chenu.

Prise de contact et armement du groupe JULY à Dreux. Constitution de 2 maquis ( Bouglainval et Chène Chenu) , évacués avant l’attaque allemande après 21 jours d’occupation.

A partir du 6 juin, pose intensive d’explosifs sur les routes (crottins-crève-pneus et mines de 3,5 kg) Plusieurs camions sautent sur ces explosifs , 2 soldats tués.

Destruction de toute la signalisation routière et attaques diverses: pont de Bouglainval, destruction du central téléphonique de la gare de Chartres.

Protection des émissions de radio de Ginette JULIAN par le groupe du Boullay.

Section LEGRAND , PC de Berchères la Maingot

Le sous lieutenant Etienne LEGRAND bénéficie en 1940 des premières armes récupérées par Jules Divers. Il construit patiemment son groupe résistant et, en 1942-43, commence les diffusions de tracts clandestins, la fabrication de faux papiers et le placement des réfractaires en fermes amies.

Le groupe de Lèves qui dépend de cette section cambriole la mairie de Gellainville pour subtiliser les tickets d’alimentation nécessaires aux clandestins.

Début 1944, la section est prêt au combat: entrainement au tir, formation militaire, transport d’armes se succèdent. Le recrutement est massif parmi les jeunes gens notamment réfractaires au STO. La signalisation routière est détruite et la section s’attaque au câble téléphonique souterrain Paris-Brest. Il est coupé soit à la scie à métaux soit à l’explosif en plusieurs fois. Les lignes téléphoniques de la FLAK (DCA allemande) sont sectionnées et 220 kilos de fils sont enlevés. Il en est de même entre St Prest et Coltainville (ligne Chartres-Etampes)

Sur la nationale 10, près du poste à essence Shell, un officier est tué et un soldat blessé dans une attaque. Un car de musiciens se rendant sur le front de Normandie saute sur des crottins (explosifs) et entraine des dégâts sur 5 camions allemands du convoi visé. Tous les soldats-musiciens sont tués ainsi que 4 autres soldats et 12 sont blessés selon un rescapé qui confie son bilan au directeur du garage Peugeot, Monsieur NAVET.

Des mines sont posées sur la N 10 qui causent un lourd bilan : un général et trois soldats tués dans une voiture en feu, une autre avec un mort et trois blessés et plusieurs camions également sans constat du bilan des tués ou blessés.

Cette section organise également la protection de l’opératrice radio Ginette à Challet avec un groupe armé qui lui est dédié. Quelques aviateurs alliés tombés dont un blessé sont pris en charge comme le pilote James BOZARTH récupéré à Lèves par un adolescent de 15 ans.

Les attaques de convois se poursuivent à Chartainvilliers de même que pour le train d’essence dans le moulin du village où Pierre BOUILLIE est blessé.

Le groupe de st Prest est accroché 3 fois par les Allemands en patrouille au moment où la résistance s’attaque à la ligne Paris-Le Mans. Des bombes à retardement sont fixées sur les wagons d’essence entre Jouy et StPiat. Il en est de même en plein jour et au centre de Chartres où le couple VAUVILLIERS de StPiat fait sauter des camions-citernes Place Drouaise.

90 000 litres d’essence sont incendiés dans 5 wagons remisés dans la halle aux marchandises de Chartres.

Section des frères HAMELIN ,PC de Sérazereux

En 1942, la mairie de Sérazereux est cambriolée par Louis HAMELIN afin de récupérer des tickets d’alimentation pour le groupe des Chaises ou Secteur Nord. Les fausses cartes d’identité sont établies en nombre pour les réfractaires au STO en 1943.

Jules DIVERS aide les deux frères à constituer des dépôts d’armes et de munitions. Ils hébergent également 2 parachutistes américains ainsi que le capitaine Georges (Gérard DEDIEU) parachuté depuis Londres pour former les combattants. Les aviateurs sont tombés le 17 juillet 1944 chez Mr GUIGNARD à Tournainville et resteront cachés jusqu’à l’arrivée des forces US.

En 1944 et jusqu’au” jour J” toute la signalisation routière de leur zone est détruite tandis que les routes se couvrent de dizaines de “crottins” (explosifs contre les pneus). Sur la place publique d’Achères de nombreux véhicules allemands sont restés là par défaut de pneus de rechange.

Un camion à 6 roues et sa remorque d’obus de 120 explose sur une grosse mine et ses débris bloquent la route durant 24 heures.

Les lignes téléphoniques sont abattues notamment celle à 16 fils reliant Etampes à Dreux.

Quelques jours avant la libération le groupe HAMELIN envoie des hommes en renfort au maquis de Bourg l’Abbé (Eure) puis prend position à Amilly le 10 aout 44 pour se préparer à la libération de Chartres. La section participe aussi au “nettoyage” de la forêt de Bailleau où sont retranchées des forces allemandes où elle récupère un important matériel militaire.

Sous section de Maintenon-Nogent le Roi

Ce groupe ,tout en faisant partie de la section HAMELIN, a prit son autonomie relative pour correspondre à la fois à la densité des troupes allemandes à cet endroit (gros dépôt de munitions au château) et aux difficultés nées de l’arrestation de Jean Louis QUEMIN responsable de la sous-section suivie du départ de Joseph ROBERT et André BOUTON , tous deux mutés car recherchés par les Allemands.

Cette désorganisation a pesé sur les activités militaires à Nogent le Roi où la diffusion des journaux clandestins, le placement en ferme des réfractaires et la fabrication des faux papiers ont toutefois été bien pris en charge. 148 fausses cartes ont été établies.

Plusieurs résistants, suivant en cela François et Francis FERMINE, ont rejoint les FTP durant cette période et sont absents du rapport militaire de Jules DIVERS. Par ailleurs plusieurs clandestins sont absents des listes du capitaine notamment du coté du village de Chaudon alors qu’ils étaient inscrits au Secteur Nord et combattaient avec les armes fournies par le groupe des Chaises.

A noter que les indications fournies sur le dépôt de munitions de Maintenon ont permis un bombardement précis par les Alliés. Une attaque sur la gare de Maintenon, bourrée d’explosifs s’est traduite par une explosion énorme des bâtiments. Pierre LAVIGNE et Jean ANTOINE se sont distingués dans la pose de crottins et autres engins explosifs.

Autres faits à l’actif de la sous section: incendie du magasin à fourrage de Clévilliers et plusieurs millions de francs de dégâts, 10 pylônes haute tension abattus entre St Piat et Hanches, 5 camions détruits et un endommagé, 4 voitures démolies, un char tigre endommagé avec 7 tués et 15 blessés constatés à l’ennemi.

Section HEBERT, PC Neuville-Gironville

Cette section devient opérationnelle en 1943 avec création des faux papiers et placement des réfractaires en ferme d’accueil. Elle organise le rapatriement et l’hébergement d’aviateurs alliés.

Présente aux trois parachutages avortés de Chène Chenu elle se résout à se procurer des armes assez loin par MOINET ou plus proche par des démarches hasardeuses des hommes du groupe.

Le 6 juin 1944, tous les résistants de la section participent à la destruction de la signalisation routière de leur zone d’activités. Alphonse MOINET, chef de groupe du Tremblay est blessé lors de cette opération.

La ligne téléphonique Etampes-Dreux (16 fils) est coupée 14 fois entre Marville et Le Péage.Une autre ligne reliant la DCA de Marville et le poste d’observation de Mondétour à Dreux est coupée à 8 reprises.

Sur les routes : pose de 27 groupes de crottins(crève pneus) avec succès sur camions et voitures et pour les mines on relève 2 camions dont un de munitions détruits et deux voitures également. Plusieurs tués chez les soldats dans ces opérations.

A la libération de Chartres, la section cantonne à Amilly et participe au “nettoyage” du terrain aux abords de la ville.

Parmi les hommes détachés à Neuville les bois pour renforcer le maquis de Saulnières, 5 seront tués au combat ou pendus par les SS.

Maurice HEBERT chef de section, participera comme tous les cadres du Secteur Nord à la bataille du Tremblay qui oppose les chars Sherman aux Panzerfaust allemands retranchés dans les fermes du village.

Section BONNIN, PC de Boullay les deux églises

Robert BONNIN est un de ceux qui commencent une activité résistante très tôt dans cette période de l’Occupation. Instituteur, il est bien placé en mairie pour fabriquer des fausses cartes d’identité (une quarantaine) et détourner des cartes d’alimentation (une centaine).

En lien avec Jules DIVERS, il participe au placement des réfractaires et offre un logis au capitaine Pierre (Gérard DEDIEU) parachuté de Londres où il a été formé par les Anglais du SOE pour encadrer les résistants français.

La section s’inscrit ainsi dans la préparation du Plan Vert décidé à Londres qui consiste à perturber les voies de communications par destruction de la signalisation routière sur son territoire. Les lignes téléphoniques entre Dreux-Puiseux-et Chateauneuf sont coupées.

La voie ferrée Chartres-Dreux est coupée par une action collective de plusieurs sections du Secteur Nord.

Les hommes du groupe sont formés au combat et participent aux transport des armes provenant des parachutages.

Six aviateurs alliés tombés sont pris en charge et cachés.

Le poste émetteur tenu par Ginette JULLIAN est protégé par cette section au Boullay les deux églises et à Marville les bois lorsqu’elle vient émettre temporairement dans l’église du village avant de se déplacer à nouveau par sécurité.

Le bilan des attaques par explosifs est impressionnant :

  • 48 attaques de véhicules légers par crottins
  • Chenillette détruite par mine avec 2 tués
  • Camion d’essence incendié, 2 tués
  • Un char Tigre endommagé et 3 blessés
  • Enorme chenillé de SS qui saute sur une mine à Chène Chenu le 8 juin 44 avec 5 tués et 6 blessés
  • Colonne blindée de 55 à 60 chars bloquée durant 24 heures
  • 2 officiers sont tués par explosion de leur voiture

La section participe à la libération de Chartres avec d’autres sections du Secteur Nord, du “nettoyage” de la zone Amilly-Bailleau y compris après le départ des forces alliées. Le matériel de guerre est récupéré et le travail d’épuration commence dans la région autour de Chartres.

Section CHARREAU, PC à Vérigny

La section participera à 2 parachutages avec le chef du Secteur Nord. Comme les autres sections , ce groupe de résistants détruit la signalisation routière le 6 juin 1944 et commence à poser les explosifs sur les routes : 40 opérations de pose de crottins sont suivies de succès. Les mines causent des dégâts parmi le matériel allemand : pièce d’artillerie sur le pont de St Germain (2 servants et 2 chevaux tués), un fourgon et ses 2 chevaux, 2 camions avec 2 tués.

4 mines explosent mais le bilan est inconnu. Par contre à Corbonne, 3 officiers dont un général sont tués dans l’explosion de leur voiture tandis qu’au même moment le groupe de Félix POULLE est encerclé et arrive à se dégager en tuant 2 soldats.

Les lignes téléphoniques, dont celle, souterraine, de Paris-Brest, sautent également. Les résistants posent des panneaux “Ralentir-travaux” en avant des mines pour obtenir un meilleur succès avec les véhicules ennemis.

Sur le chemin de fer Chartres-Dreux la voie est coupée 5 fois. Lors d’une intervention avec Jules DIVERS et Gaston LASNE, ce dernier, constatant que la mise à feu est défaillante au moment où le train arrive, décide de retourner sur la voie et faire contact à la main pour réussir le coup. Il y perdra plusieurs doigts de la main.

Deux incendies à l’actif de cette section : à Bailleau-Lévèque un baraquement allemand et un dépôt de matériel et de planches.

La section participe aussi à la protection des émissions de radio de Ginette durant 4 jours lorsqu’elle émet chez MORIN.

Afin de préparer la libération de Chartres la section CHARREAU prend position à Amilly où des forces allemandes supérieures en nombre sont retranchées. Un combat inégal s’engage et CHARREAU, HOCHARD, DEPIERROIS, et PERRUCHOT sont tués alors que les soldats allemands perdent deux hommes.

Le reste de la section opérera un nettoyage du secteur après le départ allemand et récupérera des quantités d’armes laissées au sol.

Section BAZILLE, PC de Châteauneuf en Thymerais

Le lieutenant Charles BAZILLE a pris la direction de cette section après “la mise au vert” de Marcel CONFAIS activement recherché par les Allemands ce qui ne l’a pas empêché d’aller renforcer le maquis de Saulnières.

C’est CONFAIS qui avait organisé la distribution de la presse clandestine, l’établissement des fausses cartes d’identité, le recrutement des hommes et leur instruction par les armes.

Bazille a continué ces tâches et assuré les transports d’armes parfois sur de longues distances, le sabotage d’une ligne téléphonique et surtout l’explosion réussie du pont de Jaudrais.

A noter deux déplacements aux parachutages mais sans succès et la récupération d’aviateurs alliés tombés et cachés dans les fermes alentour.

Lors de la libération de très nombreux habitants se sont manifestés comme résistants alors qu’ils étaient inconnus des chefs de la résistance. Dans cette section ne figurent les noms que des hommes sûrs selon le chef du Secteur Nord Jules DIVERS.

Section hors cadre de l’aspirant DUCHE, PC à Epernon

C’est un petit groupe qui a été constitué par DUCHE et qui a attiré l’attention de Sinclair pour ses activités. Il a été recommandé de le rattacher au Secteur Nord mais trop tardivement pour assurer son plein développement.

Une fois relié et pourvu d’armes en quantité, ce groupe fit des ravages dans les rangs ennemis qu’il continua à poursuivre lors de sa retraite vers Paris.

Disposant d’un canon de 30 mm servi par Jean LE BELLEGO tireur d’exception, les dégâts furent impressionnants. Lors d’un accrochage le 18 aout 44, Roger MATTER est tué.

Malgré cette disparition, DUCHE a galvanisé ses hommes avec cet exemple d’une section qui fût reconnue par Sinclair comme l’une des meilleures unités de la résistance départementale qu’il dirigeait.

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