Il est né le 17 novembre 1905 à ST Pierre et Miquelon
Jean LE TOUZE a fait l’école de guerre et a été mobilisé comme capitaine en 1940. Il est à l’état major du général Hutzinger lorsque la guerre éclate et que vient la défaite.Ce général conduira la délégation française dans le wagon de Rethondes à Compiègne lors de la signature de l’armistice.
LE TOUZE se trouve alors à Vichy mais refuse de continuer avec l’armée d’armistice accordée par Hitler à Pétain après Montoire.
D’autres officiers y resteront et créeront l’ORA (organisation de résistance de l’armée) .
Jean Le Touze préfère quitter l’armée et déserter de fait.
Il rejoint la résistance dès le début comme agent de renseignement du 2ème bureau dès 1941.Commence alors ses activités clandestines qui peuvent nuire à sa famille en cas d’arrestation ou de dénonciation.
Il décide donc de mettre sa femme et ses enfants à l’abri dans le presbytère de Rueil la Gadelière au nord de l’Eure et Loir.
La famille Gillet y est également réfugiée. Jean fait l’aller retour en vélo chaque fin de semaine entre son appartement de Paris et le presbytère.
Il a conservé son métier comme couverture, il vend en gros du poisson séché sur toute la France.
Mais ses activités clandestines sont multiples et il cache dans son appartement parisien 3 aviateurs récupérés au sol avant leur transfert éventuel.
Un jour, Pierre Gillet passe devant l’immeuble parisien de la famille le Touze et remarque de la lumière et des ombres dans l’appartement. Ignorant la présence clandestine des aviateurs il croit avoir affaire à des cambrioleurs car les Le Touze sont tous à Rueil la Gadelière ce jour là.
Il prévient donc la concierge qui alerte la police française et celle des allemands : les trois aviateurs sont arrêtés et le logement de Mr Le Touze est sous surveillance.
Jean doit se cacher et ses missions ont compromises. Sous la fausse identité de Jean Tavernier il arrive à Launay se cacher chez Mr LOUVET deux ou trois jours. Puis Mr Berger du château de La Puisaye obtient, vers le 17 juin 1944, qu’il puisse se réfugier chez Madame Ruelle au Nicochet (Morvilliers).
Il y restera jusqu’à la libération et subira comme tous les présents dans cette ferme le contrôle opéré par les allemands après l’attaque de Malassis.
Un jour alors qu’ils sont à table, les soldats investissent la maison et contrôle tous les présents sans se douter que l’un d’entre eux est un agent important de la résistance. Madame Ruelle est présente également et se doute bien que ce Jean Tavernier n’est pas n’importe quel réfractaire du STO caché ici, car il a près de 40 ans et n’est pas visé par ces mesures.
Jean Le Touze recevra une attestation signée par Dwight Eisenhower qui lui indique les remerciements du peuple américain pour son action de récupération et de sauvegarde des aviateurs américains.
Mais le détail de son action clandestine ne sera jamais révélé à la famille.
François Mauriac écrira de lui dans le Figaro du 27 septembre 1944 : « ce garçon bourgeois, mon voisin, qui est déjà revenu à ses affaires, qui retrouve sa femme, le soir, et fait travailler ses gosses, nul ne se doute de ce qu’il a accompli durant ces années. Avec son air tranquille, il allait simplement attendre, dans une gare farcie d’Allemands et de policiers, des Américains déguisés- qui se croyaient bien déguisés. Il les pilotait à travers Paris, à la recherche d’un asile sûr. »
Il décède à Paris le 29 septembre 1986.