LECROCQ Amand

Ce garde forestier né en 1908 est affecté au Poste des Louvetiers en forêt de SENONCHES à l’âge de 35 ans.

Mobilisé en 1939, puis démobilisé car sa conscription était anormale, il part en exode en juin 40 jusqu’en forêt de Perseigne d’où il repart pour rentrer aux Louvetiers dans la maison forestière située entre Senonches et la Ferté Vidame. Réaffecté sur Senonches il restera à ce poste durant toute l’Occupation et sera le témoin de plusieurs faits particuliers.

Les Allemands lui reconnaissent le droit de circuler en forêt, même en zone interdite du camp de munitions, et respectent son uniforme. Il devient garde-chasse pour les dignitaires nazis comme Göring ou Von Stulpnagel qui viennent tirer le gros gibier à Senonches. Au début il est même autorisé à détenir un fusil de chasse pour le lapin mais cela ne dure pas.

Pour nourrir sa famille il pose des “lignes de fond” dans l’étang de la Benette et capture des anguilles ou des carpes. Il utilisera aussi des grenades probablement récupérées au camp de munitions allemand qu’il a le droit de traverser. Dans la maison il a deux vaches qui portent des cloches et qui s’échappent régulièrement. Il pose aussi des pièges.

Il constate que le dépôt très vaste (plus de 500 hectares) est organisé de façon à stocker un demi wagon d’explosifs tous les 50 mètres dans les lignes forestières et simplement recouverts d’une bâche ou de branches.

Lors d’une perquisition de la maison des Louvetiers où il habite, les soldats trouvent les pièges à taupe et une carabine. Un interprète de Dreux (Martel ou Maertens ?) est présent et Lecrocq est conduit au château de la Fresnaye proche, pour recevoir une sanction. Il entend nettement un officier appeler son supérieur pour connaitre la décision allemande le concernant. Le général Von Stulpnagel donne l’ordre de l’exécuter sur le champ. Mais l’officier de garde ne mettra pas cette menace à exécution, étant lui-même un garde-chasse en Allemagne.

Il témoignera en 1996, avoir été contacté par un homme se prétendant résistant qui souhaitait connaitre les détails du camp de munitions allemands. C’était peut-être Elemer Fisher , juif hongrois voulant rejoindre le maquis, qui avait reçu cette mission à titre d’épreuve pour son engagement (Voir le maquis de la Ferté Vidame).

Amand Lecrocq récupérera aussi un aviateur canadien (Harold, comptable à Montréal) tombé entre Tardais et Gervaine. Remis à l’abbé Corre de Senonches il est conduit par celui-ci en moto au maquis de la Ferté Vidame où il participera aux combats clandestins.

Lecrocq témoignera aussi d’une exécution d’un homme, otage pris près de Lamblore, tout à côté de la maison des Louvetiers.

Il est décédé en janvier 2000

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