Né le : 19.04.1907
à : Saint-Pétersbourg (Russie)
Domicilié : 165, rue Pelleport – Paris 20ème
Profession : comptable
Front national
Il est interné suivant un arrêté de la Préfecture de Police de Paris en date du 19.04.1941.
Il est arrêté le 16.10.1940 par les services de la Préfecture de Police de Paris.
Il arrive à Voves le 31.10.1942 en provenance de Rouillé (Vienne).
Il part de de Voves le 06.05.1944 en s’évadant par le tunnel.
Marie Montpeur, mère de Pierre-André (prénom usuel André), est responsable d’une maison de couture à Saint-Pétersbourg après avoir été première dame dans une maison de couture à Paris. Né en Russie de mère française, Pierre-André est considéré de nationalité française. Après un retour en France fin 1917, il poursuit ses études dans une école de commerce et travaille en Suisse à partir de 1920 (sa mère mariée à un citoyen suisse en 1918 y étant domiciliée). Il accomplit son service militaire dans l’artillerie attelée à Besançon (Doubs). Libéré en 1928, il travaille en France à partir de 1931, adhère au PC en 1933, se rend en URSS en novembre 1935 au sein d’une délégation ouvrière, y effectue un second voyage en 1937.
De février à novembre 1938 Pierre-André Montpeurt rejoint les brigades internationales en Espagne (dans le groupe d’artillerie franco-belge Anna Pauker de la 35ème division).
Mobilisé en 1939 à Saint-Cloud, il est démobilisé le 06.08.1940 dans le département du Tarn.
Est arrêté rue du Borrégo (Paris 20ème) en flagrant délit de collage d’affiches appelant à la lutte contre l’occupant. Considéré être un meneur communiste, il est condamné à 8 mois de prison par la IIIème chambre correctionnelle de Paris pour infraction au décret du 26.09.1939. Peine qu’il effectue à La Santé (Paris) et à Fresnes (Val-de-Marne). A sa sortie le 22.04.1941 il est interné à Aincourt (pour infraction au décret du 18.11.1939) jusqu’en novembre 1941, date où il est envoyé à Rouillé.
Pierre-André Montpert est transféré à Voves le 31.10.1942 en compagnie de 19 autres internés.
A Voves immatriculé 1313 il est détenu dans les baraques 42, 28 puis 25.
Le 14.04.1943 il refuse de signer l’engagement d’honneur en cas de libération. Le même jour il est qualifié, par la direction du camp, comme mauvais esprit, voir insolent.
Au camp de Voves Pierre-André Montpeurt est actif au sein de l’université, donnant des cours de russe et d’allemand, jouant de l’harmonie à l’orchestre.
Il est l’un des 42 évadés par le tunnel.
Nous n’avons pas de renseignements particuliers faisant état de son activité dans la résistance entre son évasion de Voves si ce n’est, qu’il ne regagna pas Paris directement. Sa femme y était très impliquée (transmission de messages avec Rol-Tanguy et son état-major, entre autre).
Il fut employé quelques années plus tard dans la société de diffusion de films “Sovexportfilm” en tant que technicien, repéreur, traducteur, sous-titreur, pendant de nombreuses années.
Dans un document de 8 pages rédigé dans les années 1970, transmis par sa fille, Pierre-André Montpeurt confirme que : “le curé du village, un bien brave homme, vint à notre secours. Il voulut bien nous prêter un harmonium (tant que durera l’internement, précisa-t-il).”
Concernant le tunnel, il précise que : “… une terre argileuse, très pénible à creuser, mais par contre elle ne nécessitait pas d’étayage.” Cette phrase conforte et explique les dires de certains évadés : les mineurs de métier n’étayaient que quelques endroits qu’ils jugeaint plus prudent pour la sécurité. Il confirme que l’un des leurs failllit mourir dans le tunnel par manque d’air. Il évoque le travail important effectué pour que chaque futur évadé soit en possession d’une vrai-fausse carte d’identité munie d’une photo, prise dans les lavabos d’une baraque, sous une minutieuse surveillance.
Pierre-André Montpeurt relate le fait qu’à l’heure prévue pour le départ, n’ayant pas vu l’appel lumineux, il était resté allongé sur sa couchette, puis, inquiet, il se dirigea vers les lavabos où là il fut happé par des bras vigoureux qui l’entrainèrent vers le lieu de rendez-vous. Il confirme également que la lune éclairait comme en plein jour.
Est-ce de repenser à cette anecdote qui fait écrire à sa fille en 2023 que son père était : souvent “dans la lune” au mauvais moment. Papa était un grand idéaliste !
Ses écrits confirment également de tous ces hommes, suivant “leur position”dans le camp et leur mémoire, peuvent donner, après un certain temps, une vision un peu différente les uns des autres mais qui finalement se corrobore aisément.
Après recoupement des écrits de Pierre-André Montpeurt et ceux d’Henri Crotti, il apparaît qu’ils furent précédés de Gilbert Femeau, les deux derniers sortis du tunnel, chargés, sans succès, de le reboucher. Ils mentionnent tous les deux leur boussole qui refuse de les guider ! et d’une grange qui leur sert de refuge. Ils iront tous les trois à Praville.
Le titre d'”Interné politique a été attribué à Pierre Montpeurt le 20.10.1953.
Le titre d'”Interné résistant” lui est refusé à la même date.
Décédé le 15.12.1996 – Les-Sables-d’Olonne (Vendée)
Source : Comité du Souvenir de Voves