Il est né le 15 mars 1924 à Maillebois.
Son père exploite une grosse ferme dans le village, il en est le Maire.
Lorsque Jean est appelé pour le STO, il n’est pas pris comme plusieurs ouvriers agricoles qui en sont dispensés afin de travailler la terre et produire pour l’Allemagne.
Le 11 novembre 1942, il est sollicité par un handicapé blessé en 14 pour installer des drapeaux français sur le monument aux morts de Maillebois.
Avec le fils de cet homme, il va dans le grenier de la Mairie chercher des drapeaux stockés là sur ordre allemand. Aucun signe patriotique n’est autorisé et encore moins pour marquer la victoire de 1918 sur l’Allemagne.
Ils posent les drapeaux sur le monument aux morts.
Dans la ferme familiale, il y a des clandestins qui sont cachés pour éviter le STO. Jean y travaille et rencontre Etienne, probablement un faux nom, qui a été blessé à la main dans une attaque entre Maintenon et Hanches au cours de laquelle il a tué un milicien. Il est recherché et se cache à Maillebois.
Il est armé avec le pistolet du milicien.
Etienne remet à Jean un document : il s’agit de l’engagement signé d’un résistant aux FTP , document attesté sur l’honneur de servir et de mourir si besoin pour la patrie.
Etienne a aussi un contact avec Jules Vauchey du maquis de Crucey et il conduit Jean dans le bistrot de ce chef de la résistance locale, café qui est très fréquenté par les soldats.
Le contact étant pris, Jean va chercher des armes aux Mittereaux dans un des dépôts du maquis. Vauchey lui adit : ” tu viens en vélo avec un panier rempli d’œufs et tu repars avec une mine antichar dans le panier”.
Avec un algérien et un marocain cachés à Maillebois, il voulait utiliser la mine pour faire sauter un véhicule allemand en sortie du village. La route est creusée difficilement et l’explosif placé. Une ambulance et un camion sautent dessus et sont broyés, des débris projetés à des dizaines de mètres.
Les deux coloniaux seront arrêtés plus tard en ferme mais s’évaderont après avoir subi des tabassages en règle.
Sinclair passe souvent voir le père de Jean et apporte des messages pour les groupes. Il faut les transmettre et Jean devient agent de liaison pour le maquis de la Ferté Vidame, les groupes de Blévy et le maquis de Saulnières. Les messages sont cachés dans la pompe du vélo. Jean obtient une fausse carte d’identité au nom de Lemoine.
A Maillebois, il n’y a pas de maquis à proprement parler mais des groupes de jeunes de plus en plus nombreux. Ils sont une vingtaine dont Pierre le frère de Jean.
Le 11 août 44, le maquis de Saulnières projette d’attaquer une compagnie SS qui stationne à Neuville les Bois. Les jeunes de Maillebois sont dirigés par Adrien Louvel et postés à plus d’une dizaine dans un grenier de Boutaincourt avec leurs armes. Ce groupe est l’un des trois prévus pour l’attaque.
Mais en début d’après midi et bien avant l’attaque, des sentinelles allemandes se postent aux carrefours autour du hameau de Boutaincourt. Il est décidé de laisser les armes sur place et de fuir deux par deux à travers champs. Jean Pasdeloup et Pierre Vermeir son copain partent les derniers dans les chaumes. Arrivés vers Saulnières une patrouille motocycliste les arrêtent et c’est le corps à corps. Vermeir est pris et on ne le reverra plus, son cadavre torturé sera découvert après la Libération.
Jean a pu se dégager et se cacher dans les fourrés tout le jour et la nuit suivante avant de trouver une planque. Il ignore tout de l’attaque de Neuville les Bois et de son massacre par les soldats.
Après la Libération par les forces US le 15 août, chacun est retourné à son travail en ferme. mais il faut aussi libérer Dreux et Paris et Jean est du voyage . A Paris il est chargé d’aller Rue de la Pompe dans le 16ème pour capturer Jean Hérold Paquis le chroniqueur collabo de Radio Paris, mais celui-ci a disparu.
Il poursuit pour libérer le Mont Valérien et y découvrira les horreurs des exécutés de dernière heure dans des ruisseaux de sang qui le marqueront à toujours.
De retour à Maillebois, il aidera à identifier le cadavre de son copain Vermeir retrouvé dans un chemin creux de Torçay.
Jean Pasdeloup intègre le premier bataillon de marche d’Eure et Loir et signe un contrat avec l’Armée nouvelle pour la fin de la guerre. Il devient sergent au 42ème RI sous la direction du lieutenant Lionel Armand-Delille qui dirigeait le groupe de Maillebois.
Jean Pasdeloup se verra attribuer le grade de Chevalier de la légion d’honneur par décret de la Présidence de la République et sur proposition du ministre des Armées le 10 novembre 2023.