SEGOUIN Simone

Nom de guerre :

Nicole Minet

Simone Segouin est née à Thivars le 3 octobre 1925 dans une famille d’agriculteurs où avec ses quatre frères, elle est la seule fille.
A 19 ans en 1944, elle est requise pour aller travailler au Château de SPOIR occupé par les officiers allemands. Ils exigent le travail d’un certain nombre de jeunes filles de la région pour les tâches domestiques.

Robert Segouin son père est actif dans la résistance en tant que communiste et il ne peut accepter cet ordre. Il annonce à l’occupant que sa fille est couturière et ne fait pas les travaux de ménage. Mais les Allemands lui apportent des quantités d’uniformes à repriser à la ferme qui est souvent fréquentée par les résistants du secteur sud des FTP.
Un autre stratagème est donc mis au point sous la forme d’une lettre de parente qui travaille au Bon Marché à Paris et qui la réclame.
Les Allemands n’insistent pas mais Simone est contrainte de prendre la clandestinité pour éloigner les Allemands de la ferme familiale. Elle est la seule avec son père à participer à la résistance, ses frères et sa mère l’ignorent.

Elle a rencontré par hasard Roland Boursier de Caen, un évadé des camps de travail allemands alors qu’il était dans l’obligation de rejoindre l’Allemagne après une permission.
Il ne pouvait retourner à Caen dans sa famille. Boursier qui avait échoué à Thivars, est présenté à Robert Segouin par Simone et il intègre l’état-major des FTP sous le nom de Germain et sous le commandement de Fernand (Armand Relaut) comme commissaire aux opérations militaires.
Simone reçoit une fausse carte d’identité et s’appelle désormais Nicole Minet native de Dunkerque où l’état civil a brûlé dans le bombardement.
Le couple va s’établir à Chatillon en Dunois et Nicole veut participer activement à la résistance. Germain et Jacques (Maurice Roquet) la nomment agent de liaison du commandement du secteur Sud des FTP.
Mais il lui faut un moyen de transport et Nicole se rend un matin à la Poste de Chartres pour voler le vélo allemand de la correspondante de la Kommandantur qui y vient chaque jour chercher le courrier. Elle traverse la ville sur le vélo kaki et s’en va le repeindre en bleu dans sa planque.
Désormais opérationnelle, Nicole parcoure le département avec des ordres destinés aux groupes FTP et même avec des armes démontées dans les sacoches du vélo.

Elle a cousu une poche dans ses manches de manteau dans laquelle les messages sont cachés et s’il y a un contrôle de feldgendarmes, elle a pour consigne de laisser tomber par mégarde tous ses papiers d’identité, ses cartes d’alimentation et autres imprimés officiels afin que la galanterie allemande les lui ramasse sans poser d’autres questions…

Arrivée un jour à Dreux avec des armes, elle tombe sur un contrôle important des allemands sur le qui-vive. Alors que tout semble perdu, un bombardement anglais intervient dans un chaos formidable.
Nicole enfourche son vélo et fonce vers la ville qui reçoit les bombes alliées tandis que les feldgendarmes courent se mettre à l’abri.

Durant plusieurs semaines Nicole et Germain cohabitent avec une dizaine de résistants à Chartres (Rempart Chatelet), dans un immeuble réquisitionné, puis abandonné par les Allemands.
Nicole participe à des sabotages de voies ferrées à Amilly avec trois ou quatre résistants. En l’absence d’explosifs rarement attribués aux FTP, c’est la technique du déboulonnage de rails qui est utilisée. Nicole est chargée de prévenir le chef de gare d’Amilly pour éviter qu’un train de voyageurs passe à ce moment.

Avec son groupe elle participera à la récupération des évadés du camp de Voves dont plusieurs seront cachés dans la ferme paternelle après un voyage en carrioles attelées ou chez M. Pierre Paulmier cultivateur à Vovette ou M.Dulin vers Chatillon en Dunois. Cette récupération des évadés de Voves fonctionne depuis 1942 sous la direction du capitaine FTP Maxime (Roland Gaudy).

Lors de la libération de Chartres, Germain apprend que quelques allemands sont cachés dans une pâture à coté d’un vieux moulin vers Thivars. Il part avec Nicole mais en arrivant, ce sont 24 soldats armés qui leur font face. Un seul coup de feu et c’en est fini des résistants. Germain parle un peu l’allemand depuis son passage en réquisition de travail et réussit à convaincre cette troupe à leur remettre leurs armes pour se constituer prisonniers.
Nicole récupère une à une les mitraillettes qu’elle entasse dans son dos en tremblant d’inquiétude. Les soldats sortent en rang et commencent leur marche vers Chartres pour être remis aux Américains.
En chemin ils veulent enlever leurs insignes cousus sur les uniformes, peut-être pour ne pas être reconnus par les français, ou pire encore, par leurs propres officiers qui réservent un sort particulier aux déserteurs…
Nicole et Germain ramènent plusieurs armes allemandes dont un pistolet mitrailleur Schmeisser MP 40 avec lequel elle est prise en photo aux cotés de De Gaulle sur le parvis de la Poste de Chartres. Cette photo fera la une du magazine américain LIFE du 4 septembre 1944.

Nicole participera au nettoyage des quartiers de Chartres et défilera au moment des obsèques des 38 victimes françaises des combats de la libération. Montée à Paris avec une traction récupérée au passage avec Germain, elle assistera sans combattre à la libération de la capitale avant de rentrer à Chartres où elle sera décorée par Charles Tillon.
Elle reçoit la Croix de guerre et est nommée sous-lieutenant.

Le contact avec la famille est-il possible ? OUI
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