Il est né le 5 octobre 1913 à Blévy et a été mobilisé en 1940 lors du début de la guerre. Sa famille, nombreuse , est de Blévy et Charles Taupin, une force de la nature, éprouve une haine féroce contre les “Boches”.
Tout naturellement, il rejoint le maquis de Saulnières après avoir mené quelques actions isolées autour de Blévy.
Il travaille comme ouvrier agricole chez Edmond Bonnard à Neuville les Bois et va recruter son fils Gaston pour la résistance.
Au maquis il apparaît comme l’organisateur des coups les plus durs : chasse aux collabos et dénonciateurs, exécutions des traîtres. Il assure la formation militaire des recrues compte tenu de son expérience dans l’armée française.
Le groupe comprend en 1944 une vingtaine de résistants mais peu acceptent de passer au maquis 24H sur 24H sauf Bonnard, Gaillez et Lepouze.
Le maquis déménage souvent de Fontaine les Ribouts à Blévy puis Neuville les Bois. Il attaque les convois sur la route qui va de Dreux à Chateauneuf et cause de gros dégâts.
Lors de l’attaque de Neuville les bois par le maquis contre une compagnie SS de la 9ème Panzer SS Hohenqtauffen,Taupin est en pointe avec Gaillez et Lepouze. Ils tirent à découvert sur les fantassins allemands en avançant vers les hangars à Besnard où sont cachés des camions qu’ils ont décidé de capturer ou de brûler avec des grenades incendiaires.
Les soldats sont débordés par ces tirs, étant pris par surprise. Ils décident alors de placer Desdoigt et Suraud, deux civils du village, en otages devant eux pour avancer vers les maquisards. Les trois résistants refusent de tirer, baissent leurs armes et sont capturés. Durant ce temps la bataille continue dans le hameau avec d’autres groupes de maquisards qui tentent de résister aux auto-mitrailleuses à deux canons qui foncent sur les assaillants.
Taupin est emmené avec ses deux camarades dans la ferme de Besnard où il est torturé par le commandant SS Bartholomey.
Lorsque les tirs ont cessés, les Allemands dressent une potence collective devant la ferme et rassemblent violemment la population du village pour assister à la pendaison des 3 résistants. Leurs corps meurtris sont hissés sur un banc qui est bousculé pour assurer la pendaison des martyrs.
Les corps resteront pendus 24 heures sur ordre des SS et seront inhumés le lendemain derrière la ferme avec interdiction de les placer au cimetière. Ils sont jetés en fosse commune.
Avant de partir, les SS rassemblent les jeunes gens comme otages et menacent de les fusiller si un somme de 60 000 francs n’était pas réunie. Ils envisagent aussi de brûler tout le village.
Une habitante est dépouillée de cette somme et de ses bijoux et les SS quittent alors le village.
Les Américains libèrent Neuville les Bois 3 jours plus tard le 15 août 1944..