Il est né le 18 février 1895.
Mary Thibault est le Maire de la commune de Morvilliers. Marié ,il a trois fils :René, André et Maurice.
Il exploite une grosse ferme au lieu-dit Les Pleins. Il est aussi p^résident d el CUMA de Morvilliers et de la Coop Agricole de la Ferté Vidame.
Par ses fonctions, il connait bien tout le milieu agricole de la région.
En 1940, les Allemands exigent des réquisitions de denrées agricoles auprès de lui et il refuse. Sa ferme est perquisitionnée et un dossier le concernant est probablement établi par les forces d’occupation.
En 1942, il est soupçonné de cacher chez lui un aviateur canadien et subit de nouveaux contrôles. Il a été dénoncé auprès des Allemands.
Dès 1943 avec l’instituteur Chaumont du village de Morvilliers il établi des fausses cartes d’identité pour les réfractaires au STO dont deux de ses fils.
Il diffuse des tracts dans les fermes amies de sa connaissance qu’il récupère à Ivry la Bataille auprès de Paul Vigueur ,instituteur communiste qui les fait venir de Paris.
En novembre 43 il est arrêté par la Gestapo et fera 47 jours de prison à Chartres et à Pithiviers suite à une tentative d’infiltration d’un agent ennemi dans le réseau qu’il a construit.
Ce réseau repose sur des commerçants, des agriculteurs et des instituteurs du canton de la Ferté Vidame. Un matin de novembre un inconnu se présente aux Pleins pour contacter la résistance. Il se dit aviateur anglais mais n’en parle pas la langue… Méfiant, Mary Thibault le fait interroger par l’instituteur Chaumont et l’inconnu disparaît dans la nuit. Quelques heures après les tractions de la Gestapo sont dans la cour de la ferme et on arrête Mary Thibault.
Il refusera toujours de reconnaître son implication dans la résistance et les Allemands le libèrent le 2 février 44. Il est reconduit aux Pleins par René Dufour directeur départemental des vétérinaires et Alain Le Noc agriculteur résistant.
Mary Thibault reprend ses activités agricoles et ses activités clandestines.
Il loge chez lui des familles de gendarmes ayant rejoint les clandestins, sert de boite à lettres, stocke des armes, organise des transports avec son matériel et ses fils. Sa vachère attelée est souvent présente sur les terrains de parachutages (La Pommeraie, Digny)
Le 9 août 44, le groupe Clarck du maquis de la Ferté Vidame attaque un véhicule à 300 m des Plains au bois de Malassis. Le secrétaire de la Kommandantur et un soldat sont tués par des rafales de fusil mitrailleur. Trois maquisards sont arrêtés aux Rayers, dépendance de Mary Thibault. Ils sont conduits au chanteau du Gland où réside le commandant allemand et ils sont torturés puis exécutés sans jugement après avoir creusé leurs tombes.
Toutes les fermes du secteur sont perquisitionnées avec les chiens dressés pour monter à l’échelle dans les greniers à foin.
Aux Pleins, les soldats trouvent du matériel de la résistance et arrête Solange Roussel, l’épouse du chef du maquis qui y réside sous la fausse identité de Lucienne Berthier.
Elle est menacée d’une exécution sommaire avec ses trois enfants, mais les soldats ne reçoivent pas l’ordre et elle réussit à s’enfuir avant que les grenades incendiaires détruisent toute la ferme et l’habitation de Madame Roussel.
Mary Thibault est aux champs avec ses fils et des ouvriers agricoles quand il apprend que les Allemands le cherchent. Toute la famille se cache allongée dans les blés en attendant la nuit car les Allemands sont postés en hauteur dans les pommiers dominant la plaine.
Ils réussissent à s’enfuir à Lamblore puis à Montigny sur Avre, un autre groupe va se cacher aux Evis à Cocherel.
Ils ne retourneront à Morvilliers qu’après la Libération par les Américains qui sont là le 15 août 44.
Mary Thibault redevient Maire de Morvilliers après la libération .
Un comité local de libération présidé par Jules Brantonne est constitué à la Ferté Vidame qui destitue le Maire de la ville et remet en route les services publics sous la garde des FFI.
Mary Thibault décède le 26 octobre 1962.