Le Dépôt de munitions de Senonches

   • LIEU : Forêt de SENONCHES
  • DATE DE L'INTERVENTION :
   • PARTENAIRE(S) : Commune et témoins locaux

En pleine forêt domaniale de Senonches et sur une surface de plus de 500 hectares, les Allemands ont installé un vaste dépôt de munitions destiné à approvisionner les convois de chars montant sur le front de Normandie. Le dépôt GNEISENAU porte le nom d’un célèbre militaire allemand.

Cette installation date de bien avant le débarquement de juin 1944 ce qui indique que toutes les éventualités étaient envisagées pour la Werhmacht dès 1941.

Sous couvert des grands chênes de Senonches le dépôt est organisé de la façon suivante : les chemins forestiers sont dégagés de 50 m de chaque coté linéaire et des espaces contenant chacun un demi wagon de munitions et d’armes sont recouvert de bâches et de feuillages.

L’aviation alliée, informée par la Résistance de cette concentration d’explosifs, tentera à 8 reprises de détruire le dépôt sans grand succès malgré de lourds bombardements qui débordent parfois sur des installations civiles comme à La Loupe le 17 juin 1944 où on relève 70 victimes et des dizaines de maisons détruites..

Il faudra l’intervention courageuse d’un résistant qui, clandestinement, pourra établir un plan détaillé qui permettront aux bombardiers d’en finir le 28 juillet 1944. Plusieurs groupes de résistants se sont attachés à identifier ces installations, certains ayant même transmis à Londres un plan détaillé (voir fiche de Maurice Gledel).

Aujourd’hui, il ne reste sur place que les cratères des bombes alliées de 250 ou 500 Kg dans un vaste périmètre triangulaire allant de Senonches à Belhomert et ensuite à la Fizilière. Les arbres mitraillés et pleins de morceaux d”acier ont été coupés après guerre et remplacés par du résineux. Il y a parfois des remontées d’obus non explosés ce qui nécessite une grande prudence de la part des promeneurs.

Dans ce dépôt, classé zone interdite par les Allemands, travaillent plusieurs groupes sociaux : 200 Espagnols rescapés de la guerre d’Espagne fournis par Pétain à la Werhmacht, des dizaines de soldats coloniaux de l’armée française prisonniers depuis 1940 et des civils locaux embauchés avec contrat de travail et salaire.

Des vestiges du Camp des Espagnols sont encore visibles à l’entrée de Senonches venant de Belhomert (voir rubrique “avec les Scolaires”). 4 baraques en bois étaient fixées sur les embases en béton que l’on voir encore aujourd’hui c’est à dire trois destinées au couchage et une pour la cuisine et les douches. Les coloniaux étaient “logés dans la nature “.

Un trafic existait pour sortir des grenades destinées à la “pèche au gros” en les jetant dans les étangs pour récupérer les poissons. Un jeune homme arrété pour cela aurait été fusillé devant le dépôt.

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