Au cours de cette réunion annuelle suivie par une trentaine de participants dans le respect des règles sanitaires plusieurs sujets ont été abordés :
Un élargissement du Bureau qui passe de 3 à 9 membres avec des candidatures nouvelles.
Une valisation du changement de siège de l’association qui est désormais fixé à la Mairie de SENONCHES:
CEDREL , 2 rue de Verdun 28250 SENONCHES
Un exposé sur la réalisation du Chemin de mémoire du Maquis de la Ferté Vidame, projet soutenu par la Communauté de Communes des Forêts du Perche et l’Office du Tourisme.
A l’issue de cette réunion statutaire une conférence sur Pierre VERMEIR, résistant du Maquis de Saulnières a été délivrée.
Voir le compte rendu sous la rubriques Conférences du site.
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Vue aérienne de La distillerie des Chaises à Clévilliers.
Ce groupe de résistants est un cas à part dans le paysage clandestin de l’Occupation.
Fondé par Jules DIVERS, sujet d’origine belge, il comprend des caractéristiques spécifiques particulièrement adaptées à la fois à la période et à la géographie des lieux sur lesquels il exerce une pression puissante contre l’ennemi allemand.
Ce groupe est créé dès 1940 sous le nom de “Secteur Nord” et n’est affilié à aucune organisation nationale de résistance même si les contacts avec Libération Nord et le commandant départemental Sinclair (Maurice CLAVEL) sont fréquents et partagent ainsi la logistique.
Il repose sur 41 communes regroupées en 7 zones géographiques sur lesquelles a été nommé un officier ou un sous officier. Chacun dispose de 15 à 50 hommes selon les zones ce qui porte le total des résistants à environ 450 hommes en poste le jour du débarquement.
En cela, il constitue l’un des deux plus importants(avec celui des FTP de Beauce-Sud) de toute l’Eure et Loir.
Jules DIVERS sera très soucieux de son indépendance vis à vis des autres groupes et maquis ce qui, très probablement, le mettra à l’abri des tentatives d’infiltration allemande et des risques de trahison. Ainsi, il refusera tout net d’entrer en relation avec Roland FARJON sur la demande de Sinclair et de coordonner son activité avec un officier qu’il ne connait pas.
La zone d’activité de ce groupe s’étend de Maintenon à Châteauneuf en Thymerais le long d’une route( baptisée “la route à Jules” par les résistants) pour l’axe Est-Ouest et du sud de Dreux au nord de Chartres pour l’axe Nord-Sud.
C’est donc au centre du département que le groupe des Chaises va s’illustrer en agissant sur les deux voies principales qui traversent l’Eure et Loir et qui sont très fréquentées par les convois allemands.
LES GROUPES DE COMBATTANTS
Tous ces résistants sont combattants et exercent parfois des missions d’agents de liaison, de renseignements ou de récupération d’aviateurs, franchissant parfois les lignes de sécurité imposées par l’action clandestine. (Voir, à ce sujet, la rubrique récupérations d’aviateurs dans Les Lieux symboliques et surtout dans la rubrique Conférences dans Interventions avec celle du 21 janvier 2023 sur l’infiltration des réseaux.)
Au groupe des Chaises, on ne relève pas de noms de guerre pour les résistants, c’est une tradition qui n’est pas de mise. Pourtant, chacun est titulaire de sa vraie carte d’identité et est connu dans son village où il exerce sa profession civile à la ferme ou dans un commerce ou une administration locale. On s’appelle par son vrai nom et on est en règle avec les autorités françaises ou allemandes mis à part les jeunes réfractaires au STO qui sont souvent exfiltrés dans d’autres villages ou d’autres région par sécurité pour eux et leurs familles qui subissent les enquêtes et les contrôles policiers.
Le modèle d’organisation de chaque sous-groupe est de nature militaire:
Liste des sous-groupes et leurs activités ( 250 hommes affectés dans les sections et 200 hommes détachés sur d’autres maquis.) :
Section de commandement : chef, Jules DIVERS sur les communes de Clévilliers, Theuvy-Achères, Challet, St. Germain la Gâtine, Ecublé et 34 hommes et femmes. Cette section organise la résistance sur tous le périmètre des Chaises avec stockage des armes à la distillerie de betteraves travaillant pour les Allemands et dont le directeur est le chef du groupe des Chaises.
Outre les contacts entre les sous-groupes et l’approvisionnement en armes, la section participe aux parachutages et à l’action militaire.
Section sous-lieutenant Etienne LEGRAND sur les communes de Berchères la Maingot, Poisvilliers, Lèves, St Piat, St Prest et 50 hommes.
Section des frères HAMELIN sous-lieutenants sur 10 communes : Serazereux, Bouglainval, Maintenon, Ormoy, Chandelles, Lormaye, Coulombs Villiers le Morhier, Nogent le Roi et 23 hommes. Une sous-section est organisée à Maintenon (chef FERMINE) et à Nogent le Roi (Chef VALLET Maurice) . Cette section sera démembrée en juin 44 par envoi des hommes renforcer les maquis de Bourg-l’Abbé et Saulnières.
Section du sous-lieutenant Maurice HEBERT sur les communes de Gironville, Tremblay le Vicomte, Boullaye-Mivoie, Marville-Moutiers-Brûlé et 15 hommes.
Section du lieutenant BONNIN sur 6 communes : Boullay les deux églises, Chêne Chenu, Aunay/Crécy, Tréon, St Sauveur-Levasville, Marville les bois, et 21 hommes.
Section du lieutenant Georges CHARREAU (mort à l’ennemi) puis Adjudant Lasne sur 6 communes : Fresnay le Gilmert, Verigny, Briconville, Bailleau l’Evèque, Dangers, Mittainvilliers et 24 hommes.
Section du sous-lieutenant Charles BAZILLE sur 5 communes : Châteauneuf en Thymerais, Sainte Maixme Hauterive, Ardelles, St Jean de Rebervilliers et 42 hommes.
LES RAPPORTS MILITAIRES DES SECTIONS
Les rapports des sections au commandement général du groupe des Chaises ont fait l’objet d’une synthèse détallée rédigée par Jules DIVERS qui fût remise à Maurice CLAVEL (Sinclair) et à la subdivision militaire départementale de contrôle en septembre 1944.
Les éléments rapportés dans cet article proviennent de ce rapport.
Section de commandement :
Outre l’animation générale des sections, la direction des Chaises participe aux opérations militaires sur sa zone géographique dédiée.
Dès 1940, le garde BOUILLIE récupère les armes abandonnées par les soldats français dans les bois de Théléville. Dix résistants sont armés à cette date. En 1941 débute les sabotage de wagons en gare (Clévilliers, Theuvy-Achères, Saint Sauveur) par introduction de mâchefer dans les étoupes à graisse. Cela se poursuit en 1942 avec en sus percement des planchers de wagons pour que les céréales partant en Allemagne s’épandent sur les voies.
Les premiers journaux clandestins sont diffusés et les réfractaires à la réquisition pris en charge. Un premier avion Lysander, en provenance de Londres, est accueilli par Pierre CHANTARD. Les contacts avec le NAP s’organisent.
Jules DIVERS est Nommé capitaine et reçoit le grade d’agent P2 de première classe.
1943 : premiers parachutages d’armes réceptionnés par Max LEBOIS, Paul ROUGEAUX, PASQUIER et SEGUIN en mars et aout. Les armes sont distribuées à Paris, Berchères les Pierres et Maintenon. Le parc à fourrage de Theuvy est incendié. améliorations des liaisons inter-groupes de résistants, faux papiers et renseignements militaires.
Premier juin 1944, le groupe des Chaises est au complet et les armes sont distribuées aux centaines de combattants. Un camion d’armes allemandes est enlevé à Chevannes par les frères LODI et DIVERS, un autre à Boisville la Saint Père par CONFAIS, LEDOUX et LETORIOLLEC.
Réception de plusieurs parachutages : Crucey, Fermaincourt, St Denis les Ponts, Denonville. Deux tentatives échouent à Clévilliers et Chène Chenu.
Prise de contact et armement du groupe JULY à Dreux. Constitution de 2 maquis ( Bouglainval et Chène Chenu) , évacués avant l’attaque allemande après 21 jours d’occupation.
A partir du 6 juin, pose intensive d’explosifs sur les routes (crottins-crève-pneus et mines de 3,5 kg) Plusieurs camions sautent sur ces explosifs , 2 soldats tués.
Destruction de toute la signalisation routière et attaques diverses: pont de Bouglainval, destruction du central téléphonique de la gare de Chartres.
Protection des émissions de radio de Ginette JULIAN par le groupe du Boullay.
Section LEGRAND , PC de Berchères la Maingot
Le sous lieutenant Etienne LEGRAND bénéficie en 1940 des premières armes récupérées par Jules Divers. Il construit patiemment son groupe résistant et, en 1942-43, commence les diffusions de tracts clandestins, la fabrication de faux papiers et le placement des réfractaires en fermes amies.
Le groupe de Lèves qui dépend de cette section cambriole la mairie de Gellainville pour subtiliser les tickets d’alimentation nécessaires aux clandestins.
Début 1944, la section est prêt au combat: entrainement au tir, formation militaire, transport d’armes se succèdent. Le recrutement est massif parmi les jeunes gens notamment réfractaires au STO. La signalisation routière est détruite et la section s’attaque au câble téléphonique souterrain Paris-Brest. Il est coupé soit à la scie à métaux soit à l’explosif en plusieurs fois. Les lignes téléphoniques de la FLAK (DCA allemande) sont sectionnées et 220 kilos de fils sont enlevés. Il en est de même entre St Prest et Coltainville (ligne Chartres-Etampes)
Sur la nationale 10, près du poste à essence Shell, un officier est tué et un soldat blessé dans une attaque. Un car de musiciens se rendant sur le front de Normandie saute sur des crottins (explosifs) et entraine des dégâts sur 5 camions allemands du convoi visé. Tous les soldats-musiciens sont tués ainsi que 4 autres soldats et 12 sont blessés selon un rescapé qui confie son bilan au directeur du garage Peugeot, Monsieur NAVET.
Des mines sont posées sur la N 10 qui causent un lourd bilan : un général et trois soldats tués dans une voiture en feu, une autre avec un mort et trois blessés et plusieurs camions également sans constat du bilan des tués ou blessés.
Cette section organise également la protection de l’opératrice radio Ginette à Challet avec un groupe armé qui lui est dédié. Quelques aviateurs alliés tombés dont un blessé sont pris en charge comme le pilote James BOZARTH récupéré à Lèves par un adolescent de 15 ans.
Les attaques de convois se poursuivent à Chartainvilliers de même que pour le train d’essence dans le moulin du village où Pierre BOUILLIE est blessé.
Le groupe de st Prest est accroché 3 fois par les Allemands en patrouille au moment où la résistance s’attaque à la ligne Paris-Le Mans. Des bombes à retardement sont fixées sur les wagons d’essence entre Jouy et StPiat. Il en est de même en plein jour et au centre de Chartres où le couple VAUVILLIERS de StPiat fait sauter des camions-citernes Place Drouaise.
90 000 litres d’essence sont incendiés dans 5 wagons remisés dans la halle aux marchandises de Chartres.
Section des frères HAMELIN ,PC de Sérazereux
En 1942, la mairie de Sérazereux est cambriolée par Louis HAMELIN afin de récupérer des tickets d’alimentation pour le groupe des Chaises ou Secteur Nord. Les fausses cartes d’identité sont établies en nombre pour les réfractaires au STO en 1943.
Jules DIVERS aide les deux frères à constituer des dépôts d’armes et de munitions. Ils hébergent également 2 parachutistes américains ainsi que le capitaine Georges (Gérard DEDIEU) parachuté depuis Londres pour former les combattants. Les aviateurs sont tombés le 17 juillet 1944 chez Mr GUIGNARD à Tournainville et resteront cachés jusqu’à l’arrivée des forces US.
En 1944 et jusqu’au” jour J” toute la signalisation routière de leur zone est détruite tandis que les routes se couvrent de dizaines de “crottins” (explosifs contre les pneus). Sur la place publique d’Achères de nombreux véhicules allemands sont restés là par défaut de pneus de rechange.
Un camion à 6 roues et sa remorque d’obus de 120 explose sur une grosse mine et ses débris bloquent la route durant 24 heures.
Les lignes téléphoniques sont abattues notamment celle à 16 fils reliant Etampes à Dreux.
Quelques jours avant la libération le groupe HAMELIN envoie des hommes en renfort au maquis de Bourg l’Abbé (Eure) puis prend position à Amilly le 10 aout 44 pour se préparer à la libération de Chartres. La section participe aussi au “nettoyage” de la forêt de Bailleau où sont retranchées des forces allemandes où elle récupère un important matériel militaire.
Sous section de Maintenon-Nogent le Roi
Ce groupe ,tout en faisant partie de la section HAMELIN, a prit son autonomie relative pour correspondre à la fois à la densité des troupes allemandes à cet endroit (gros dépôt de munitions au château) et aux difficultés nées de l’arrestation de Jean Louis QUEMIN responsable de la sous-section suivie du départ de Joseph ROBERT et André BOUTON , tous deux mutés car recherchés par les Allemands.
Cette désorganisation a pesé sur les activités militaires à Nogent le Roi où la diffusion des journaux clandestins, le placement en ferme des réfractaires et la fabrication des faux papiers ont toutefois été bien pris en charge. 148 fausses cartes ont été établies.
Plusieurs résistants, suivant en cela François et Francis FERMINE, ont rejoint les FTP durant cette période et sont absents du rapport militaire de Jules DIVERS. Par ailleurs plusieurs clandestins sont absents des listes du capitaine notamment du coté du village de Chaudon alors qu’ils étaient inscrits au Secteur Nord et combattaient avec les armes fournies par le groupe des Chaises.
A noter que les indications fournies sur le dépôt de munitions de Maintenon ont permis un bombardement précis par les Alliés. Une attaque sur la gare de Maintenon, bourrée d’explosifs s’est traduite par une explosion énorme des bâtiments. Pierre LAVIGNE et Jean ANTOINE se sont distingués dans la pose de crottins et autres engins explosifs.
Autres faits à l’actif de la sous section: incendie du magasin à fourrage de Clévilliers et plusieurs millions de francs de dégâts, 10 pylônes haute tension abattus entre St Piat et Hanches, 5 camions détruits et un endommagé, 4 voitures démolies, un char tigre endommagé avec 7 tués et 15 blessés constatés à l’ennemi.
Section HEBERT, PC Neuville-Gironville
Cette section devient opérationnelle en 1943 avec création des faux papiers et placement des réfractaires en ferme d’accueil. Elle organise le rapatriement et l’hébergement d’aviateurs alliés.
Présente aux trois parachutages avortés de Chène Chenu elle se résout à se procurer des armes assez loin par MOINET ou plus proche par des démarches hasardeuses des hommes du groupe.
Le 6 juin 1944, tous les résistants de la section participent à la destruction de la signalisation routière de leur zone d’activités. Alphonse MOINET, chef de groupe du Tremblay est blessé lors de cette opération.
La ligne téléphonique Etampes-Dreux (16 fils) est coupée 14 fois entre Marville et Le Péage.Une autre ligne reliant la DCA de Marville et le poste d’observation de Mondétour à Dreux est coupée à 8 reprises.
Sur les routes : pose de 27 groupes de crottins(crève pneus) avec succès sur camions et voitures et pour les mines on relève 2 camions dont un de munitions détruits et deux voitures également. Plusieurs tués chez les soldats dans ces opérations.
A la libération de Chartres, la section cantonne à Amilly et participe au “nettoyage” du terrain aux abords de la ville.
Parmi les hommes détachés à Neuville les bois pour renforcer le maquis de Saulnières, 5 seront tués au combat ou pendus par les SS.
Maurice HEBERT chef de section, participera comme tous les cadres du Secteur Nord à la bataille du Tremblay qui oppose les chars Sherman aux Panzerfaust allemands retranchés dans les fermes du village.
Section BONNIN, PC de Boullay les deux églises
Robert BONNIN est un de ceux qui commencent une activité résistante très tôt dans cette période de l’Occupation. Instituteur, il est bien placé en mairie pour fabriquer des fausses cartes d’identité (une quarantaine) et détourner des cartes d’alimentation (une centaine).
En lien avec Jules DIVERS, il participe au placement des réfractaires et offre un logis au capitaine Pierre (Gérard DEDIEU) parachuté de Londres où il a été formé par les Anglais du SOE pour encadrer les résistants français.
La section s’inscrit ainsi dans la préparation du Plan Vert décidé à Londres qui consiste à perturber les voies de communications par destruction de la signalisation routière sur son territoire. Les lignes téléphoniques entre Dreux-Puiseux-et Chateauneuf sont coupées.
La voie ferrée Chartres-Dreux est coupée par une action collective de plusieurs sections du Secteur Nord.
Les hommes du groupe sont formés au combat et participent aux transport des armes provenant des parachutages.
Six aviateurs alliés tombés sont pris en charge et cachés.
Le poste émetteur tenu par Ginette JULLIAN est protégé par cette section au Boullay les deux églises et à Marville les bois lorsqu’elle vient émettre temporairement dans l’église du village avant de se déplacer à nouveau par sécurité.
Le bilan des attaques par explosifs est impressionnant :
La section participe à la libération de Chartres avec d’autres sections du Secteur Nord, du “nettoyage” de la zone Amilly-Bailleau y compris après le départ des forces alliées. Le matériel de guerre est récupéré et le travail d’épuration commence dans la région autour de Chartres.
Section CHARREAU, PC à Vérigny
La section participera à 2 parachutages avec le chef du Secteur Nord. Comme les autres sections , ce groupe de résistants détruit la signalisation routière le 6 juin 1944 et commence à poser les explosifs sur les routes : 40 opérations de pose de crottins sont suivies de succès. Les mines causent des dégâts parmi le matériel allemand : pièce d’artillerie sur le pont de St Germain (2 servants et 2 chevaux tués), un fourgon et ses 2 chevaux, 2 camions avec 2 tués.
4 mines explosent mais le bilan est inconnu. Par contre à Corbonne, 3 officiers dont un général sont tués dans l’explosion de leur voiture tandis qu’au même moment le groupe de Félix POULLE est encerclé et arrive à se dégager en tuant 2 soldats.
Les lignes téléphoniques, dont celle, souterraine, de Paris-Brest, sautent également. Les résistants posent des panneaux “Ralentir-travaux” en avant des mines pour obtenir un meilleur succès avec les véhicules ennemis.
Sur le chemin de fer Chartres-Dreux la voie est coupée 5 fois. Lors d’une intervention avec Jules DIVERS et Gaston LASNE, ce dernier, constatant que la mise à feu est défaillante au moment où le train arrive, décide de retourner sur la voie et faire contact à la main pour réussir le coup. Il y perdra plusieurs doigts de la main.
Deux incendies à l’actif de cette section : à Bailleau-Lévèque un baraquement allemand et un dépôt de matériel et de planches.
La section participe aussi à la protection des émissions de radio de Ginette durant 4 jours lorsqu’elle émet chez MORIN.
Afin de préparer la libération de Chartres la section CHARREAU prend position à Amilly où des forces allemandes supérieures en nombre sont retranchées. Un combat inégal s’engage et CHARREAU, HOCHARD, DEPIERROIS, et PERRUCHOT sont tués alors que les soldats allemands perdent deux hommes.
Le reste de la section opérera un nettoyage du secteur après le départ allemand et récupérera des quantités d’armes laissées au sol.
Section BAZILLE, PC de Châteauneuf en Thymerais
Le lieutenant Charles BAZILLE a pris la direction de cette section après “la mise au vert” de Marcel CONFAIS activement recherché par les Allemands ce qui ne l’a pas empêché d’aller renforcer le maquis de Saulnières.
C’est CONFAIS qui avait organisé la distribution de la presse clandestine, l’établissement des fausses cartes d’identité, le recrutement des hommes et leur instruction par les armes.
Bazille a continué ces tâches et assuré les transports d’armes parfois sur de longues distances, le sabotage d’une ligne téléphonique et surtout l’explosion réussie du pont de Jaudrais.
A noter deux déplacements aux parachutages mais sans succès et la récupération d’aviateurs alliés tombés et cachés dans les fermes alentour.
Lors de la libération de très nombreux habitants se sont manifestés comme résistants alors qu’ils étaient inconnus des chefs de la résistance. Dans cette section ne figurent les noms que des hommes sûrs selon le chef du Secteur Nord Jules DIVERS.
Section hors cadre de l’aspirant DUCHE, PC à Epernon
C’est un petit groupe qui a été constitué par DUCHE et qui a attiré l’attention de Sinclair pour ses activités. Il a été recommandé de le rattacher au Secteur Nord mais trop tardivement pour assurer son plein développement.
Une fois relié et pourvu d’armes en quantité, ce groupe fit des ravages dans les rangs ennemis qu’il continua à poursuivre lors de sa retraite vers Paris.
Disposant d’un canon de 30 mm servi par Jean LE BELLEGO tireur d’exception, les dégâts furent impressionnants. Lors d’un accrochage le 18 aout 44, Roger MATTER est tué.
Malgré cette disparition, DUCHE a galvanisé ses hommes avec cet exemple d’une section qui fût reconnue par Sinclair comme l’une des meilleures unités de la résistance départementale qu’il dirigeait.
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Ce camp d’internement est unique en Eure et Loir. Construit en Beauce sud par l’armée française pour des besoins divers avant le déclenchement du conflit armé de 1939 avec l’Allemagne nazie, il fût réutilisé d’abord par le régime de VICHY pour interner ses opposants, puis par les Allemands eux-mêmes avant d’être démantelé après une spectaculaire évasion de 42 prisonniers ayant creusé un tunnel de 148 mètres de long pour retrouver la liberté et le combat contre les nazis.
L’emplacement de ce camp se visite grâce à une association qui a aménagé un wagon-musée contenant la liste de tous les prisonniers et où on peut voir le départ du fameux tunnel des évadés.. Se renseigner auprès du CEDREL ou de la Mairie.
C’est le plus ancien du département mais il ne se constitue qu’en février 1944 avec la livraison de deux mitraillettes STEN par Gabriel HERBELIN (futur “Duroc” de Plainville) et Jean RENAULDON (vétérinaire à La Loupe) à Joseph LE NOC lequel est chargé du recrutement des jeunes de la région boisée.
En Mai, une dizaine de résistants prend le maquis dans les bois situés au sud du Parc Citroën au lieudit le Pénitencier. En juin le maquis comptera 50 unités et devra déménager car les lieux sont trop proches d’une brigade SS venue faire la chasse aux maquisards et qui loge dans ce Parc avec automitrailleuses, semi chenillés et compagnie cynophile.
Voici l’histoire de ce maquis :
LA FORMATION DU MAQUIS
Aux origines
Dès 1940 se manifeste un besoin de combattre la résignation des populations locales. Mary Thibault maire de Morvilliers prend des initiatives : il récupère des tracts venus de Paris à Ivry la Bataille et qui lui sont remis par Paul Vigueur, un enseignant communiste.
Les tracts sont diffusés sous le manteau auprès de ses amis et des personne sures ; ils appellent à ne pas perdre l’espoir d’une libération et à rester prudent.
Ces tracts sont cachés dans une boite en fer et posés dans le creux d’arbre dans la cour de sa ferme aux Pleins.
Mais il est dénoncé et les Allemands perquisitionnent. Ils ne trouvent rien et Mary Thibault s’en sort bien. Il va continuer sa propagande.
Il est en lien avec Jules Brantonne, contrôleur des impôts, avec les garagistes Seguin et Maurice Pécoul directeur du Silo. S’ajoutent Gilbert Lair, Charles Avice, Henry Lescene et d’autres. Agriculteurs, fonctionnaires, artisans se retrouvent dans une même idée patriotique : faire quelque chose contre l’occupant, mais quoi ?
Ce groupe constitue, pour l’instant, un simple réseau de relations sans aucun objectif militaire.
En novembre1943, se présente aux Pleins un aviateur canadien récupéré par Alfred Avisse devant l’église. Il recherche des contacts avec des résistants. Conduit chez Mary Thibault, il passe la nuit dans la grange et est conduit le lendemain à Chartres où Thibault a obtenu un contact. Mais le lendemain, 23 novembre 43, la Gestapo est dans la cour de la ferme.
Les SS arrêtent alors Mary Thibault et Alfred AVISSE qui feront 47 jours de prison à Chartres mais Thibault sera libéré devant son obstination à nier toute appartenance à la Résistance.
Avec son secrétaire de Mairie, l’instituteur Chaumont, des fausses cartes d’identité seront créées pour les jeunes réfractaires au STO mis en place en février 43.
Chaque jeune aura 6 fausses cartes à des noms divers. Elles seront cachées à Morvilliers chez Thibault. S’il y a une arrestation, le jeune doit rapporter l’ancienne carte et en reçoit une nouvelle.
Le renfort des jeunes
Mary Thibault est libéré le 3 février 44. Il est ramené en voiture par Alain Le Noc et Dufour directeur des services vétérinaires de Chartres. Arrivés à Tardais dans la Simca 5, deux jeunes à pied sont sur la route : Joseph et un cousin arrivent de Bretagne où ils étaient cachés pour ne pas partir en Allemagne.
Dufour s’arrête et la famille Le Noc se reconnait mutuellement : père, fils, cousin tout le monde s’entasse dans la Simca 5 pour aller ensemble à Morvilliers.
Ces retrouvailles vont déclencher la création du maquis de la Ferté Vidame.
Tout va alors très vite.
Joseph est chargé de trouver des jeunes patriotes. Des mitraillettes lui sont livrées le lendemain par Gabriel Herbelin, futur chef du maquis de Plainville qui n’existe pas encore. Des armes ont déjà été parachutées en 43 à Meslay le Grenet et récupérées par les premiers résistants du département.
Le recrutement commence et va s’accélérer.
CREATION DU MAQUIS EN FORET
Il faut trouver un lieu pour cacher les armes et se réunir en toute discrétion. Une maison forestière Javeline au lieu-dit le Pénitencier fait l’affaire. Située vers le chêne d’Auvilliers elle s’avère rapidement trop petite et surtout mal placée car à 50 mètres de là le bois où elle se trouve est contigu au Parc Citroen qui regorge d’Allemands et notamment de SS.
Façade et Entrée Petit Château, les 110 chambres sont occupées par les soldats et leurs officiers
Le maquis va éclater en trois endroits :
1°) La Tuilerie près des fermes Bichon et Le Noc à la Chapelle Fortin
Le fournil du poste de radio ,ferme d’Alain LE NOC, Les Loquets.
La Fortinière ferme de Marcel BICHON
2°) Les Rayers dans une dépendance de la ferme Thibault habitée par Mr Barreau
Les Rayers
3°) Cocherel chez Le Noc / Le Toupin
ET A SENONCHES ?
La ville a été très tôt investie en masse par les Allemands. Des dizaines d’officiers de sous-officiers et leurs ordonnances sont logées de force chez l’habitant. Les soldats se partagent entre les cantonnements en forêt et les villages où des garnisons sont installées dans des fermes.
Les châteaux et autres maisons bourgeoises sont réservés aux officiers et aux SS. Il en est ainsi de La Fresnaye, La Hézière, La Mancelière, Tardais, La loge des Bois, le Gland, La Ferté Vidame, le Château Blanc, l’Ermitage, le pavillon des Remises etc…
Par exemple au château du Gland une douzaine de ces officiers occupent la plupart des chambres en ayant relégués les propriétaires dans les annexes. Un contingent de 50 soldats est stationné à proximité dans la ferme de la Chauvière.
Cour du Château. Les soldats logent au dessus du préau de l’école en activité.
Le Château de Tardais occupé par les SS. Le propriétaire juif a quitté la France.
Maison Pupil ( annexe de la Kommandantur)
LE CAMP GNEISENAU
Senonches constitue un carrefour bien abrité par sa forêt. Le lieu est choisi pour implanter un gigantesque dépôt de munitions sur plus de 500 hectares à l’abri sous le couvert des chênes. GNEISENAU, le nom choisi, est celui d’un héros militaire prussien que les nazis glorifient au moment où le doute s’installe après les revers de 1943 (Stalingrad).
Comment fonctionne ce dépôt ?
Des wagons en provenance de La Loupe arrive par voie ferrée en gare de Senonches. Ils sont déchargés et les munitions transférées sur des camions réquisitionnés auprès des commerçants. Puis tout est dirigé vers le dépôt route de Belhommert.
A l’entrée de la forêt un poste de garde allemand contrôle les véhicules et les passagers. La zone est interdite à toute circulation privée. Les chargements sont déposés le long des lignes forestières sous des bâches et des branchages à raison d’un demi wagon tous les 50 mètres.
Il y a aussi un grand dépôt d’essence réservé aux véhicules allemands.
Le personnel d’exécution est constitué de prisonniers de guerre des régiments coloniaux qui se sont battus héroïquement à Senonches en 40. Il y a aussi 200 espagnols prisonniers, rescapés de la guerre d’Espagne et qui sont fournis par Vichy aux Allemands. Enfin de nombreux civils de la région sont salariés pour effectuer ces travaux de transport. Ce sont des volontaires qui souhaitent gagner un meilleur salaire qu’à la ferme. Ils seront nombreux à déserter le chantier lors des bombardements de juillet 44 et remplacés par des hommes réquisitionnés de force.
Bombardements. Traces de cratères au Rond de l’Aitre.
Dans ces conditions particulièrement difficiles, il n’y aura pas de résistance organisée à Senonches à part quelques civils qui vont renseigner les maquis.
Le cimetière de Senonches contient les tombes d’un équipage anglais abattu en 1942 lors d’une mission de bombardement sur des installations allemandes plus lointaines.
La Flak (DCA allemande) est i à Senonches.mplantée dans plusieurs points de la ville, protégeant ainsi le dépôt de munitions.
Notons le rôle très engagé de l’Abbé Corre, blessé en 14 et circulant en moto avec un bras défaillant pour apporter aux maquisards les informations nécessaires ou secourir un aviateur tombé. Les premiers résistants (Adolpho Sanchez Garcia et Edmond Antier) disparaitront en 42 probablement déportés. D’autres patriotes apparaitront en 44 avec Maurice Legrand, Georges Perche et quelques autres mais aucun groupe structuré ne verra le jour avant la Libération du 14 aout 44.
Dans le cimetière de Senonches est inhumé Michel Cauty un senonchois qui a rejoint le groupe de résistants Parisel à Chartres le 1er aout 44. Ce cheminot marié et père de 3 enfants participe à l’insurrection chartraine. Il est blessé le 18 à Vauparfonds (La Cavée) et décèdera à l’hôpital. Il sera déclaré Mort pour la France et une rue de Senonches portera son nom.
LES MAQUISARDS
On comptera une cinquantaine de jeunes maquisards à La Ferté Vidame, et plus d’une centaine de personnes assurant leur base arrière (renseignement, hébergement, restauration, faux papiers, cache d’armes, etc…)
Ils sont répartis en 4 groupes sous la direction d’un chef et le tout est commandé par le gendarme Gustave Roussel déserteur de la brigade de La Ferté Vidame qui est parti avec arme, uniforme et moto de service en début juillet 44.
G.Roussel, gendarme déserteur et Chef du Maquis.
Organigramme du maquis
Groupe de commandement : Gustave Roussel (Jim) , Maurice Jahandier (Beefsteack), André Landriau (Van), Jean Coutau (radio), Gaston Le Polotec (Pedro)
Groupe du Corps franc : Joseph Le Noc (Anatole) La chapelle Fortin
Groupe Brahim : Bernard Bichon (Brahim) La Chapelle Fortin
Groupe Robert : Robert Lefévre (Robert) la Ferté Vidame
Groupe Clarck : Fernand Jourdain (Clarck) Vannes
Chaque groupe de 10 à 12 hommes obtient une zone d’interventions particulière connue de ses membres dont ils sont originaires ce qui permet de connaitre tous les points de ravitaillement, les abris et les replis.
Le plus âgé (René Collet) a 34 ans et le plus jeune (André Marie) 16 ans.
Il y aura aussi un groupe commandé par Jules Brantonne (Hélène) qui est constitué par des plus âgés autour de La Lande sur Eure.
La formation au combat des maquisards
Tous ces jeunes gens n’ont aucune expérience militaire. Ils étaient trop jeunes pour la mobilisation de 39-40 et ils ont aujourd’hui de 20 à 23 ans. Ce sont des requis pour le STO qui devraient partir travailler en Allemagne.
Réfractaires sans cartes d’identité ni d’alimentation, ils ont dû quitter la maison pour se cacher des contrôles français ou allemands. En rejoignant le maquis, ils doivent accepter une discipline inconnue jusqu’alors.
Ce sont les chefs de groupe, souvent anciens militaires (Brahim, Clarck, Jim), qui vont les former à l’action clandestine : maniement d’armes, renseignements, parachutages, etc. Ils seront aidés par des envoyés de Londres comme Robert Bruhl (Georges) et Gérard Dedieu (Pierre).
Boy, Pat, Estell au maquis de la Tuilerie
« Georges » et les maquisards en 44 sur la place de l’actuelle salle des fêtes .
Tout cela se passe en forêt et souvent de nuit.
Ils logent dans des bâtisses abandonnées ou des fermes où plusieurs travaillent de jour. La nourriture est fournie par des familles complices et quelques commerçants : le boucher Godard, l’épicier Roger, le boulanger Devé, le café Clouet et quelques autres. Tous seront payés pour ces marchandises car les parachutages fournissent de l’argent au maquis sous un contrôle très strict qui sera vérifié à la libération.
Café Roger à Réveillon
LES PARACHUTAGES
Organiser les parachutages résulte d’un processus complexe mis en place depuis Londres par Paul Schmitt (Kim) et son représentant eurélien André Gagnon (Kim J.).
Deux terrains sont homologués près de ce maquis (Fusain à La Saucelle et Pastel à St Lubin de Cravant) et un troisième est prévu à la Ferté Vidame (Tableau) mais ne sera jamais utilisé.
Le terrain Fusain est situé dans la plaine de La Saucelle à la Pommeraie, vaste étendue de terres desservie par un unique chemin de terre et entouré de bois.
Le terrain de parachutage de La Pommeraie commune de la Saucelle.
3 parachutages seront effectués sur ce terrain dont la phrase code les annonçant à la BBC sera : « Tiens voilà du boudin ». Cette phrase entendue dans n’importe quel lieu donne le feu vert pour que les résistants, avertis de l’existence du terrain, se retrouvent la nuit suivante par lune claire sur le lieu avec charrettes et chevaux pour emporter le matériel.
Le 7 juin, le 10 puis le 20 juillet 1944 des centaines de containers d’armes seront réceptionnés sans encombre par les maquis de la Ferté Vidame, Crucey, Saulnières, Dreux et Plainville. Ce sont des dizaines d’hommes qui ne se connaissent pas qui se retrouvent lors de ces nuits de réception. Parfois, des agents allemands infiltrés seront détectés dans les groupes. Début aout un dernier parachutage se fera en catastrophe, containers éparpillés, parachutes dans les arbres et vers le début de l’après midi les Allemands sont là et découvrent les armes cachées dans le bois.
Roger Angoulevant, jeune maquisard qui gardait le dépôt, est arrêté et échappe de justesse à l’exécution.
A St Lubin de Cravant deux parachutages sont prévus mais un seul sera effectif.
Plusieurs endroits recevront les stocks d’armes :
Le Silo de La Ferté Vidame
La maison de Maurice Pécoul
La ferme de René Blondel à Lamblore
Le Presbytère de La Puisaye
La ferme Le Toupin à Cocherel
Maison du directeur Pécoul qui reçoit aussi des stocks d’armes en pleine ville.
Presbytère de La Puisaye, cache d’armes avec la complicité de l’abbé BRECHEMIER
Le stockage d’armes est très périlleux et dangereux et ils doivent parfois être déplacés pour déjouer les contrôles allemands et les dénonciateurs.
Ainsi le 10 aout 44 à 10 Heures du matin, deux soldats allemands se présentent à l’orée du bois de la Tuilerie à La Chapelle Fortin et où se tient le maquis. Non repérés par la sentinelle distraite, ils tombent sur des civils en armes qui sont surpris par cette intrusion. Des coups de feu éclatent et un soldat est tué par Beefsteack tandis que l’autre s’enfuit vers la Kommandantur.
Les allemands reviendront en force avec canons et mortiers pour détruire le maquis. Mais les résistants ont pris le large avec les stocks d’armes pour se cacher au Bois Poirier puis à Cocherel.
COMBATS ET REPRESSION
La stratégie adoptée est claire : combats d’embuscades de nuit sur des convois allemands et pas d’attaques frontales. Les attaques devant se dérouler en forêt et loin des habitations.
Un seul écart à cette stratégie coutera la vie à trois maquisards de la Ferté Vidame.
Georges Collet, Jean Rousseau et Marcel Bravo seront arrêtés dans la planque des Rayers et conduits au Château du Gland où le major allemand Anton Schifferer les fait torturer puis fusiller après les avoir obligés à creuser leurs tombes.
Bien qu’il soit douteux, y compris pour le Major, que ces trois maquisards soient les auteurs d’une attaque meurtrière pour le secrétaire de la Kommandantur de la Ferté Vidame, ils sont exécutés sans jugement. Le 9 aout un commando du maquis dirigé par André Chopin (Fred) avait posté son fusil mitrailleur sur la route de Brezolles au bois de Malassis à 10 heures du matin. Un véhicule allemand débouche et prend les rafales : deux morts et une femme blessée qui disparaitra.
Cette attaque s’étant déroulée à 300 mètres de la planque des Rayers et tout près de la ferme des Pleins autre lieu de la Résistance, les contrôles des SS commencent par ces lieux où ils découvriront ces trois jeunes.
Les SS fouillent les fermes et menacent les habitants. Aux Pleins, chez Mary Thibault, où logent Solange Roussel (Simone Berthier) épouse de Gustave Roussel (Jim, chef du maquis) et leurs trois enfants, les SS découvrent des uniformes anglais, des vélos cachés et du matériel de la résistance. Ils menacent d’exécuter toute la famille et un simple contre temps permet à ces victimes désignées de s’enfuir et se cacher. De rage, la ferme est brulée entièrement par des grenades incendiaires y compris les animaux. Elle sera reconstruite après la guerre.
Ferme des Pleins reconstruite avec les dommages de guerre.
Il y a eu de nombreuses attaques du maquis contre les convois allemands et on ne dénombre aucune autre perte dans leurs rangs au moment des combats.
Le 21 juin 44 sur la RD 45 entre Moussonvilliers et la Ferté Vidame : deux véhicules dont un est incendié (groupe Clarck).
Le 7 juillet, attaque de nuit sur la route de St Maurice les Charencey contre un convoi : 3 camions endommagés par les crottins, 3 allemands tués et un blessé.
Le 18 juillet 44, Joseph accompagné de Le Polotec et de Roussel se rend sur la route de Neuilly sur Eure de nuit pour faire sauter le pylône d’observation allemand qui domine à 40 m de haut la plaine de La Loupe. Les pains de plastic sont posés et le pylône s’écroule. Il sera reconstruit sur un terrain miné mais inutilisable car les américains arrivent.
le pylône de Neuilly sur Eure
Le même groupe attaque le 6 aout sur la D4 un convoi qui doit s’enfuir refusant le combat.
D’autres attaques meurtrières pour les Allemands se dérouleront jusqu’à la libération par les Américains le 15 aout 44 : 8 aout un camion-citerne sur la route de Verneuil, 10 aout un convoi sur la RN12 et une camionnette à Rohaire, 11 aout aux Guérinots à la Lande sur Eure vers Longny, 12 aout combat de 6 heures contre les SS de la brigade anti-maquis sur la route de Marchainville, 13 aout une camionnette route de Moutiers, 14 aout un camion explosé par mine route de la Madeleine Bouvet.
Le 14 aout le P38 Lightning du lieutenant Eugène Baker s’écrase dans le parc Citroën appartenant à la famille Vieljeux. Il a été touché suite à un largage de ses bombes dont une a explosé au sol et atteint l’appareil qui volait à 40 mètres d’altitude seulement.
Baker sera enterré à la Ferté Vidame et sa famille viendra des USA se recueillir ici.
LA LIBERATION
Les Américains arrivent le 14 aout près de Senonches et sont victimes de tirs de canons de 88 postés de part et d’autre du pont de chemin de fer route de Laudigerie.
Pont SNCF des canons de 88
Stèle de l’équipage tué (Laudigerie)
On relève plusieurs tués dans un Sherman.Un duel d’artillerie s’engage et plusieurs maisons sont en flammes ainsi que les Ets Vezard.
Quelques habitants se découvrent résistants et tentent de régler des comptes avec des éléments collaborateurs de la population. A la Kommandantur, les officiers sont les premiers à partir en direction de Dreux, laissant sur les nureaux les lettres de dénonciations d’habitants contre d’autres.
La ville est laissée aux mains d’un comité local de libération constitué par des volontaires qui vont gérer la population, car les forces US continuent à la poursuite des Allemands.
Libération de Senonches
La libération de la Ferté Vidame a été précédée d’un tir d’obus par les chars alliés qui tentent de neutraliser les SS cantonnés à la Richardière. Mais les tirs sont mal réglés et le père Guillain est tué au cimetière par un obus. C’est le 15 aout 44 et la population sort des maisons pour les accueillir mais ils ne s’attardent pas car un groupe de combat allemand a été installé à la Mancelière (kampfgruppeWeber). Ces allemands sont sacrifiés pour retarder avec des moyens ridicules l’avancée américaine.
Avant de partir, les Allemands tentent de rançonner les notables : notaire, pharmacien, maire et docteur sont pris en otages contre versement d’argent.
Les véhicules sont volés aux habitants, c’est la débandade.
Sur la place de l’Hotel de ville le maquis apparait en armes avec Jules Brantonne qui destitue le Maire et réorganise la ville(postes de surveillance, ravitaillement) .
En haut de la tour du silo est installé un fusil mitrailleur qui surveille les routes de Verneuil, de Brezolles et de la Lande. Des gardes armés sont postés aux 4 coins de la ville car la Werhrmacht est encore sur l’Avre à Verneuil. Et il y a des incursions allemandes car les soldats ignorent que la Ferté Vidame a été libérée.
Le 17 aout, André Marie (Charley) a 16 ans et il est en poste route de Verneuil lorsque débouche un camion allemand avec 4 SS. Il est seul et tire des rafales de sten obligeant les soldats à fuir. Il fait prisonnier le chauffeur et le ramène avec le camion en ville où il sest détenu au petit château.
Prisonniers allemands gardés par les FFI dans la cour du petit château.
La liberté retrouvée, les réglements de compte commencent avec ceux qui se sont enrichis avec la collaboration. Chez Belé, qui recevait les officiers à déjeuner régulièrement alors que la population manquait de tout, les griefs fusent. Des années plus tard on retrouvera la trace de ses acquisitions immobilières de biens juifs.
Joseph Le Noc avait reçu l’ordre du maquis de jeter une grenade à travers la vitrine de la boutique lors d’un de ces repas. Il avait renoncé en pensant aux habitants qui en auraient payé le prix fort.
Boutique Belé La Ferté Vidame
Dans la région deux stèles de fusillés
Belhomert Stèle Nion père et fils
A la Lande sur Eure, Madame Husson est institutrice et loge au premier étage de la mairie. Elle est aussi à la tête d’un petit groupe de résistants en contact avec la Ferté Vidame. Lors de la débâcle allemande, la milice qui n’a pu avoir sa tête, mitraille la façade de son logement.
Toutes photos non sourcées proviennent de collection personnelle et des dons des familles de résistants.
Pour aller plus loin :
Lire “La Résistance en Eure et Loir” d’Albert HUDE, éditions du Petit Pavé 2015.
A paraitre du même auteur et chez le même éditeur : “Le maquis de la Ferté Vidame” 2022.
Un projet a été réalisé en partenariat avec la Mairie de NONANCOURT et le Collège Jean Claude DAUPHIN : 3 jours pour la Résistance.
Cette animation s’est déroulée du 21 au 23 juin 2022 et a été couplée avec les travaux des collégiens du collège Jean Claude DAUPHIN qui ont réalisé, avec l’appui du CEDREL, une expo spécifique sur ce médecin du maquis de Vendresses (Ardennes) où il s’était mis à la disposition de la résistance locale , évitant ainsi de partir au STO.
Cela s’est déroulé à la salle des fêtes de Nonancourt avec un programme chargé : projection du film “Résister en Eure et Loir”, conférence d’Albert HUDE sur “la Résistance à Nonancourt”, concert de jazz en soirée, visites guidées des expositions, etc…
Voici le programme détaillé :
Outre la réalisation par les collégiens volontaires du Club Histoire, l’expo du CEDREL a été présentée à une soixantaine de jeunes enfants des écoles primaires de la ville en respectant une pédagogie adaptée pour ces classes d’âge.
Focus sur l’expo complète en 22 panneaux qui traite des parties suivantes :
Plusieurs classes de troisième du collège d’Auneau ont participé à des présentations audiovisuelles sur la réalité de la Résistance locale entre Auneau et Denonville de 1943 à 1944.( Photo locale)
Un questionnaire avait été préparé par les enseignants pour servir d’appui aux élèves. Des échanges par questionnement direct des collégiens au conférencier ont poursuivi ces présentations.
Par la suite une évaluation des retours a été effectuée par les enseignants en salle de classe.
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